Le président français Emmanuel Macron, a demandé, dimanche 4 mars, à son homologue iranien Hassan Rohani « d’exercer les pressions nécessaires » sur le régime syrien de Bachar Al-Assad pour faire cesser les attaques contre la population de la Ghouta orientale.

Cette conversation a eu lieu la veille du déplacement à Téhéran du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui doit rencontrer les dirigeants iraniens. Elle intervient alors que la Syrie a déclaré dimanche avoir « progressé sur plusieurs fronts » dans sa reprise en main de la Ghouta orientale, après deux semaines de bombardements meurtriers. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les forces gouvernementales syriennes, soutenues par la Russie et l’Iran ont repris ces derniers jours environ le quart de cette enclave rebelle à l’est de Damas, où vivent encore quelque 400 000 personnes.

Cette offensive meurtrière menée par le régime syrien empêche l’envoi d’aide humanitaire à la population civile, alors que le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté il y a une semaine une résolution exigeant l’arrêt immédiat des combats et l’établissement d’une trêve humanitaire d’au moins 30 jours dans toute la Syrie. Une demande restée largement lettre morte sur le terrain, et qui continue de provoquer de vives discussions à l’ONU.

La situation a été dénoncée dimanche par la première ministre britannique Theresa May et le président américain Donald Trump. Les deux dirigeants « ont convenu que c’était une catastrophe humanitaire et que le régime syrien et la Russie, en tant que principal soutien du régime, portaient la responsabilité écrasante de la souffrance humaine déchirante », a indiqué Downing Street dans un communiqué relatant une conversation téléphonique tenue dimanche entre Trump et May.

Accord pour « travailler ensemble »

Lors de sa conversation avec Hassan Rohani dimanche, Emmanuel Macron a de son côté « fortement engagé son interlocuteur à exercer les pressions nécessaires sur le régime syrien pour mettre un terme aux attaques indiscriminées contre les populations assiégées de la Ghouta orientale, permettre l’accès humanitaire et évacuer les cas médicaux critiques », a expliqué l’Elysée dans un communiqué.

Selon la présidence française, Emmanuel Macron et Hassan Rohani ont aussi « marqué leur accord pour travailler ensemble de manière opérationnelle dans les prochains jours afin d’obtenir avec l’ONU, en lien avec le régime de Damas et les principaux pays engagés en Syrie, des résultats sur le terrain, livrer l’aide nécessaire aux civils et rendre effectif le cessez-le-feu ».

Le chef de l’Etat français a souligné la « responsabilité particulière » de l’Iran sur le sujet, du fait de ses liens avec le régime de Bachar Al Assad. L’Elysée a aussi indiqué que le président français « fera un nouveau point cette semaine avec son homologue iranien sur l’avancée concrète de cette discussion ». Plus généralement, Emmanuel Macron a souligné que la France attendait de l’Iran « une contribution constructive » à la résolution des crises au Moyen-Orient.

Emmanuel Macron a par ailleurs « réaffirmé » à Hassan Rohani « l’attachement de la France à l’accord de Vienne du 14 juillet 2015 » sur le nucléaire et rappelé les demandes de la France qui ne relèvent pas du cadre de l’accord, sur le programme balistique iranien et la sécurité dans la région, notamment au Liban, selon l’Elysée. Mais il a également demandé des « réponses claires de la part de l’Iran » sur son programme balistique et sur les questions régionales de sécurité, notamment au Liban.