Un homme installe une affiche électorale devant un bureau de vote à Rome, le samedi 3 mars. / ANDREAS SOLARO / AFP

Quelque 46 millions d’Italiens sont appelés à voter dimanche 4 mars pour renouveler la Chambre des députés et le Sénat. Un scrutin à l’issue incertaine qui ne devrait permettre à aucun parti d’obtenir à lui seul une majorité nette pour gouverner.

  • Un déroulé inédit

Les bureaux de vote ouvriront à 7 heures et fermeront à 23 heures. Tous les Italiens recevront un bulletin rose pour élire les 630 députés. Ceux qui ont plus de 25 ans recevront aussi un bulletin jaune pour choisir les 315 sénateurs. Les premières estimations de résultats à partir des sondages réalisés à la sortie des urnes seront publiées dans la foulée.

Le nouveau système électoral mis en place pour ces élections législatives et sénatoriales étant plutôt complexe, le résultat définitif pourrait ne pas apparaître clairement avant lundi soir. Ce système adopté fin 2017 prévoit que 37 % des sièges sont alloués au scrutin majoritaire uninominal à un tour, 61 % à la proportionnelle et 2 % aux Italiens de l’étranger. Les coalitions devront obtenir 10 % des voix au niveau national pour entrer au Parlement, le seuil étant fixé à 3 % pour les partis qui font cavalier seul.

  • Trois « camps » s’affrontent

L’alliance de droite, formée par Forza Italia de l’ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, le petit parti libéral Noi con l’Italia (Nous avec l’Italie) et les partis d’extrême droite de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et de Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), devrait obtenir la majorité des sièges mais sans doute pas la majorité absolue – seuil de 40 à 45 % avec le nouveau système électoral. Les derniers sondages disponibles, datant d’il y a deux semaines, plaçaient la coalition droite/extrême droite en tête avec seulement 37 % des intentions de vote (dont 17 % pour Forza Italia, le parti de M. Berlusconi, et 13 % pour la Ligue de Matteo Salvini).

Le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) devrait ressortir comme le parti obtenant à lui seul le plus de sièges. Désormais dirigé par le jeune Luigi Di Maio, 31 ans, le M5S a profité du mécontentement au sujet de la corruption et d’un sentiment de paupérisation. Le Parti démocrate (PD, centre gauche) au pouvoir devrait arriver en troisième position.

« Il y a eu un mouvement en faveur de Cinq Etoiles lors des derniers jours de la campagne, mais il sera difficile à n’importe quel parti ou coalition d’obtenir les 40 % nécessaires pour former un gouvernement », commente Lorenzo Pregliasco, co-fondateur de l’institut de sondages YouTrend.

  • Le retour d’il Cavaliere

La campagne a marqué le retour en première ligne de Silvio Berlusconi, 81 ans. Président du Conseil des ministres à trois reprises entre 1994 et 2011, celui qu’on surnommait il Cavaliere a été contraint de quitter la tête du gouvernement en 2011 au plus fort de la crise de la dette souveraine. Etant inéligible en raison d’une condamnation pour fraude fiscale en 2013, Silvio Berlusconi s’est choisi un représentant, Antonio Tajani, le président du Parlement européen, qui prendra la tête du gouvernement si la coalition de droite l’emporte dimanche.

  • L’une des pires élections

Dans le cadre de cette campagne, l’une des pires en Italie depuis des décennies selon certains éditorialistes, les forces en présence ont multiplié les promesses : baisses massives des impôts, expulsions de centaines de milliers d’immigrés clandestins, revenu garanti pour les plus pauvres et avancement de l’âge de départ en retraite.