Comme de nombreux autres jeunes créateurs d’entreprise, Simon Tchedikian a bénéficié du soutien de ParisTech Entrepreneurs pour lancer sa société Sevenhugs. / John Phillips / AFP

Dans son petit bureau au premier étage de l’incubateur de Télécom ParisTech, c’est un « radiateur-ordinateur » qui chauffe la pièce. « C’est l’œuvre de Qarnot Computing, une start-up qui s’est développée chez nous : l’idée est d’utiliser des microprocesseurs comme source de chaleur », s’enthousiasme ­Pascale Massot, à la tête depuis dix ans de ParisTech Entrepreneurs, l’incubateur de Télécom ParisTech spécialisé dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.

Dans ce bâtiment du 14e arrondissement parisien, trente-cinq jeunes pousses sont chaque année épaulées par une équipe spécifique de quatre personnes, dirigée par Pascale Massot. ­ « Notre mission est d’aider les créateurs d’entreprise à se lancer en leur offrant un lieu, des ressources logistiques, un accompagnement sur mesure et des interlocuteurs adaptés à tous les stades de leur projet », résume cette diplômée de l’IEP de Grenoble et de l’IAE de Lille.

Du traitement de données à l’intelligence artificielle

L’incubateur, créé en 1999 par Télécom ParisTech, école d’ingénieurs parisienne spécialisée dans le numérique, s’appuie aujourd’hui sur le réseau de l’ensemble des dix écoles d’ingénieurs de ParisTech. Il accueille des entrepreneurs en herbe qui se lancent dans le numérique, du traitement de données à l’intelligence artificielle, en passant par la cybersécurité.

Ceux-ci ont en moyenne 35 ans et sont pour 62 % d’entre eux issus de Télécom ParisTech. « Même dans le numérique, il est assez rare de voir des jeunes porter un projet d’entreprise pendant leurs études. Nos résidents ont souvent engrangé quelques années d’expérience avant de se lancer », explique Pascale Massot, intarissable sur les 374 entreprises qui ont grandi dans ses locaux (issues de 400 projets soutenus).

« Il faut rester positif, mais être capable de dire à son interlocuteur s’il fait fausse route », estime Pascale Massot, à la tête depuis dix ans de ParisTech Entrepreneurs

La plate-forme de veille des médias Netvibes, créée en 2005, ou encore le site Hellocoton (2008) figurent parmi les plus connues. Récemment, deux start-up maison ont été distinguées au prestigieux CES (Consumer Electronic Show) de Las ­Vegas. Il s’agit d’EnergySquare, qui fabrique des recharges sans fil par conduction, et de Sevenhugs, un concepteur de solutions domotiques. Les trajectoires de ces sociétés sont diverses : certaines demeurent de modestes structures, d’autres grossissent ou sont rachetées.

« L’essentiel est que ces entreprises puissent trouver leur marché », estime Pascale Massot. Les interactions entre l’incubateur et l’école sont multiples, souligne-t-elle, « l’enrichissement mutuel est permanent : ParisTech Entrepreneurs est un laboratoire pour ­Télécom ParisTech et, dans le même temps, l’incubateur bénéficie de l’environnement de recherche et de l’écosystème de l’école ». Ainsi, les activités de l’incubateur nourrissent plusieurs unités d’enseignement orientées vers l’entrepreneuriat en deuxième et troisième années, les start-up fournissant notamment des études de cas très concrets aux étudiants.

Un réseau de financement

Ceux-ci effectuent par ailleurs des stages au sein de certaines jeunes pousses, d’autant plus formateurs que tout est à faire en phase de lancement. Il arrive également que les chercheurs des laboratoires de Télécom ­ParisTech soient sollicités pour apporter leur expertise aux start-up.

« L’accompagnement de créateurs d’entreprise demande une grande humilité. Il faut être capable de dire que l’on ne sait pas et savoir les diriger vers l’interlocuteur le plus compétent, chercheur ou mentor, par exemple, détaille celle qui s’est investie par le passé dans le conseil aux entreprises au sein des chambres de commerce et d’industrie de Lille et de Lyon. Il faut rester positif, mais être capable de dire à son interlocuteur s’il fait fausse route. »

A l’issue ou au cours des dix-huit mois en moyenne passés au sein de l’incubateur, les créateurs d’entreprise bénéficient du réseau de financement de ParisTech Entrepreneurs : « business angels », fonds de capital-risque ou encore la fondation de l’école. En 2017, les start-up de l’incubateur ou sorties depuis moins de cinq ans ont levé 66 millions d’euros.

« C’est important, bien sûr, mais ça n’est pas une fin en soi : une start-up n’a pas pour vocation de lever des fonds. Tout comme une société classique, son but est de vendre et de durer ! », lance Pascale Massot. Un défi relevé par celles sélectionnées et accompagnées en ces lieux : le taux de survie des entreprises cinq ans après leur passage au sein de ParisTech ­Entrepreneurs est de 86 %.

Participez à « O21 / S’orienter au 21e siècle »

Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions lors du choix des études supérieures, Le Monde organise la seconde saison d’« O21 / S’orienter au 21e siècle », avec cinq dates : après Nancy (1er- 2 décembre), Lille (19 - 20 janvier), Nantes (16-17 février), rendez-vous à Bordeaux (vendredi 2 et samedi 3 mars 2018, au Rocher de Palmer à Cenon) et Paris (samedi 17 et dimanche 18 mars 2018, à la Cité des sciences et de l’industrie).

Dans chaque ville, les conférences permettent au public de bénéficier des analyses et des conseils, en vidéo, d’acteurs et d’experts, et d’écouter et d’échanger avec des acteurs locaux innovants : responsables d’établissements d’universités et de grandes écoles, chefs d’entreprises et de start-up, jeunes diplômés, etc. Des ateliers pratiques sont aussi organisés.

Ils restent des places pour O21 Bordeaux ! Et les pré-inscriptions sont possibles pour O21 Paris.

En images : les temps forts d’O21, nos conférences pour s’orienter au 21e siècle, à Nancy

Pour inscrire un groupe de participants, merci d’envoyer un e-mail à education-O21@lemonde.fr. L’éducation nationale étant partenaire de l’événement, les lycées peuvent organiser la venue de leurs élèves durant le temps scolaire.