Dans cette île qui comptait quelque 35 000 habitants côté français avant l’ouragan (plusieurs milliers sont partis depuis), 11 personnes ont été tuées et 95 % des bâtiments ont été touchés dans la nuit du 5 au 6 septembre / MARTIN BUREAU / AFP

Six mois après le passage d’Irma sur l’île franco-hollandaise de Saint-Martin, la ministre des outre-mer Annick Girardin et celui de l’action publique Gérald Darmanin se rendent, dimanche 4 et lundi 5 mars, sur place avec les secrétaires d’Etat Sébastien Lecornu et Julien Denormandie pour « un point d’étape ».

Dans cette île qui comptait quelque 35 000 habitants côté français avant l’ouragan (plusieurs milliers sont partis depuis), 11 personnes ont été tuées et 95 % des bâtiments ont été touchés dans la nuit du 5 au 6 septembre, par des vents à plus de 350 km/h et des submersions de plusieurs mètres.

Lente reconstruction

L’île se reconstruit lentement, mais les stigmates de l’ouragan le plus puissant jamais connu aux Antilles restent bien visibles. Beaucoup de voitures roulent désormais sans pare-chocs, la carrosserie abîmée ou le pare-brise remplacé par une bâche en plastique. Sur le bord des routes, épaves, tôles et déchets en tout genre ravivent l’image de dévastation.

« Il est clair que lorsqu’on revient sur le territoire on voit encore beaucoup de bâches », admet le président de la collectivité Daniel Gibbs, estimant qu’il y en aura « jusqu’à la fin de l’année », date à laquelle tous espèrent voir le tourisme repartir, après une année blanche en raison des dégâts sur les infrastructures hôtelières.

La reconstruction a été freinée par le retard des assureurs pour les indemnisations, notamment en raison des difficultés pour les experts à se rendre dans l’île après Irma. « Le gros de la reconstruction commencera vraiment dans les semaines à venir », prévoit Philippe Gustin, délégué interministériel à la reconstruction, qui craint un secteur « en surchauffe ». « Il faut s’assurer qu’en termes de matériaux, tout arrive en temps et en heure et il faut aussi avoir les bras pour mener ces chantiers correctement ».

Nouvelle saison cyclonique en juin

Le temps presse avec l’arrivée en juin de la nouvelle saison cyclonique, qui inquiète toute la population. En cas de nouveau cyclone, « fragilisés par Irma, nous aurions de grands dégâts », souligne M. Gibbs.

Autre priorité, la reconstruction ou la rénovation des bâtiments publics, comme l’hôpital, la préfecture ou les écoles, dont trois ne rouvriront pas, obligeant pour l’instant à des rotations de classes dans certains établissements.

La participation de l’Etat dans ces investissements sera finalisée le 12 à Paris, lors d’un comité interministériel très attendu.