Parce qu’elle ne veux plus « avoir peur », la députée de Paris Laetitia Avia (La République en marche) explique, dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, les circonstances qui l’ont conduite à déposer une plainte dès la réception, le 28 février, d’une lettre anonyme contenant insultes racistes et menaces de mort et s’achevant par « Compte tes jours, on va s’occuper de toi ».

« Je représente ces milliers d’anonymes et de personnalités qui se sont manifestés pour dire qu’ils ne tolèrent pas le racisme, que cette parole minoritaire n’est pas celle de leur nation », fait savoir l’élue de la 8e circonscription de la capitale dans ce texte.

« Cette menace-là dépasse en violence ce que j’ai pu entendre ou recevoir. (…) J’ai décidé de dénoncer ce que je ne peux tolérer, car je n’ai plus envie de me taire et encore moins d’avoir peur », explique l’élue, qui a reçu le soutien de plusieurs membres du gouvernement et d’associations.

« Née en France »

Dans son texte, Laetitia Avia rappelle être « née en France il y a trente-deux ans, à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) dans une famille dite “populaire” », avant d’être naturalisée à l’âge de 13 ans. « Je représente cette génération d’enfants issus de l’immigration qui ont connu le déclassement de leurs parents et qui ne laisseront jamais leur couleur de peau être un obstacle à leur réussite professionnelle et leur épanouissement personnel », écrit-elle.

« Je représente à la fois la banlieue (cette France périphérique qui a parfois le sentiment de compter moins que d’autres…) et cette France dite plus “bobo” qui ne conçoit pas un dimanche sans un brunch et une balade dans les rues de Paris. »