Après la chute du régime irakien en 2003, des milices, les forces armées et des dignitaires du nouveau pouvoir ont fait main basse sur de nombreuses propriétés appartenant à la famille de Saddam Hussein et d’anciens dirigeants. L’Irak a ordonné, lundi 5 mars, la confiscation des biens de l’ancien dictateur et de 4 257 dignitaires de son régime déchu lors de l’invasion conduite par les Etats-Unis, ainsi que ceux de leurs proches.

La liste des dignitaires a été établie par l’instance irakienne chargée de traquer les anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein. Elle inclut leurs épouses, leurs enfants et petits-enfants ainsi que leurs parents au second degré. Le nom de Saddam Hussein apparaît en haut de la liste, accompagné de « ses enfants, ses petits-enfants, ses proches et ses parents au second degré ainsi que ses ayants droit ».

« Récolter des voix »

Sont ensuite visés 52 dignitaires de haut rang, ainsi que l’ensemble des gouverneurs qui ont exercé durant les quelque vingt-cinq ans de règne du dictateur déchu, les hauts dirigeants du parti Baas, tout comme les généraux des forces de sécurité. Parmi ces derniers figure Ahmad Saddag, ancien général de brigade de l’époque de Saddam Hussein. Devenu après 2003 chef de police d’Al-Anbar, il a été tué il y a trois ans alors qu’il combattait l’organisation djihadiste Etat islamique (EI).

Parmi les dignitaires figurent Ali Hassan Al-Majid, le cousin de Saddam Hussein surnommé « Ali le chimique » et exécuté en 2010, ainsi que le demi-frère du dirigeant irakien, Barzan Ibrahim Al-Hassan, lui aussi pendu. La liste inclut également Tarek Aziz, compagnon de la première heure de Saddam Hussein, incarcéré après sa reddition en 2003 et mort en 2015. Son fils Zyad Tarek Aziz a dénoncé dimanche une décision « qui ne vise à rien de plus que de récolter des voix à l’approche des élections » législatives prévues le 12 mai.