La session annuelle du Parlement chinois ouvre ce lundi. / Mark Schiefelbein / AP

En Chine, la transition d’une phase de « croissance rapide » à un modèle de développement plus durable, basé sur la protection de l’environnement, l’innovation technologique et le désendettement, passera par une croissance économique annuelle « d’environ 6,5 % » pour 2018. Le géant asiatique reconduit donc à l’identique son objectif de 2017, selon le texte d’un discours du premier ministre Li Keqiang, diffusé lundi 5 mars avant l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP).

De même, le géant asiatique vise, comme l’an dernier, un niveau-cible d’inflation des prix à la consommation « d’environ 3 % ». « Nous avons la capacité et les conditions nécessaires pour parvenir à une croissance de meilleure qualité, plus efficace et plus durable », observe le discours.

La Chine a certes vu sa croissance accélérer nettement à 6,9 % en 2017, très au-delà de l’objectif gouvernemental, portée par des dépenses publiques accrues, des chantiers d’infrastructures et une solide demande internationale, après avoir enregistré en 2016 sa plus faible performance en 26 ans (+6,7 %). Le régime s’est par ailleurs fixé comme but un doublement du PIB chinois entre 2010 et 2020.

La Chine va par ailleurs maintenir « stable dans l’ensemble » le taux de change du yuan en 2018, à « un niveau adapté et équilibré », selon le discours de Li Keqiang. Pékin « approfondira ses réformes pour que le taux de change du yuan soit davantage basé cette année sur le marché », a-t-il cependant assuré.

Augmentation du budget militaire

Le budget militaire de la Chine, le deuxième du monde après celui des Etats-Unis, augmentera de 8,1 % en 2018, a fait savoir l’agence Chine nouvelle, qui cite un rapport gouvernemental. Un taux de croissance plus élevé qu’en 2017 (+7 %).

La Chine a dépensé en 2017 un total de 151 milliards de dollars pour son armée, selon un récent rapport de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS), basé à Londres. C’est quatre fois moins que les Etats-Unis (603 milliards) mais nettement plus que l’Arabie saoudite (77), la Russie (61), l’Inde (53), le Royaume-Uni (51) ou encore la France (49).

Pékin accroît ses dépenses de défense depuis plus de 30 ans pour combler son retard sur les armées occidentales. L’augmentation annuelle avait atteint presque 18 % à la fin des années 2000. Ces dernières années, le taux de croissance du budget militaire est plus ou moins coordonné avec celui du PIB (qui était de 6,9 % en 2017).

En octobre, le président chinois Xi Jinping a appelé l’armée à achever sa modernisation d’ici 2035, et à être « de classe mondiale » à l’horizon 2050. Elle est encore peu présente à l’international : hormis ses participations aux missions de maintien de la paix de l’ONU, elle a 240 hommes dans l’unique base militaire qu’elle a pour l’instant ouverte à l’étranger (en 2017 à Djibouti), et sa marine patrouille dans le golfe d’Aden pour les opérations d’escorte anti-piraterie, selon l’IISS.

En comparaison, les Etats-Unis comptent, eux, quelque 200 000 militaires déployés dans une quarantaine de pays sur les cinq continents.