Oui, les instances dirigeantes du football ont ajouté l’arbitrage vidéo aux lois du jeu.

Ennio Leanza / AP

Oui, Kevin Mayer et Renaud Lavillenie sont devenus champions du monde en salle.

BEN STANSALL / AFP

Oui, le PSG a réussi sa dernière répétition générale avant le match retour contre le Real.

FRANCK FIFE / AFP

Mais il s’est passé autre chose ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes peut-être passé à côté.

Les trois leçons du week-end

  • Le président tu épargneras

Il n’est jamais facile de savoir quelle attitude adopter lorsqu’on joue au football contre quelqu’un d’important. Au Burundi, il vaut mieux s’assurer que le président marquera des buts et ne sera pas taclé : deux responsables locaux en ont fait l’amère expérience. Fervent chrétien évangélique et ancien professeur de sport, Pierre Nkurunziza joue régulièrement au football avec son équipe, le FC Alléluia. Mais ce week-end, lors du match qui l’opposait au club de Kiremba, le président a été rudoyé, il est même, affront suprême, tombé au sol.

Les dirigeants de l’équipe de Kiremba avaient apparemment recruté des réfugiés congolais dans leur équipe, qui ne connaissaient donc pas le président Nkurunziza et l’ont traité comme un joueur normal.

Habitué à inscrire des buts de complaisance lors de ces matchs, le président a peu apprécié cette opposition sur le terrain. L’administrateur de la commune de Kiremba et son adjoint au sport ont tous les deux été arrêtés et écroués pour « complot contre le chef de l’Etat ».

Pierre Nkurunziza est aussi très bon pour jongler de la tête. / KAMBOU SIA / AFP

  • Un club phare tu enterreras

Le Paris Volley, actuellement troisième de Ligue A, a reçu une visite pas très agréable au cours du mois de février. L’instance chargée de contrôler les finances des clubs s’est plongée dans les comptes et y a trouvé des irrégularités : un décalage entre la masse salariale réelle et celle déclarée aux instances de la ligue. Un simple « problème d’écriture comptable » pour le président du club Michel Rougeyron, qui pourrait bien mettre un terme à la saison du Paris Volley, neuf fois champion de France (la dernière fois en 2016).

La ligue a décidé de sanctionner très durement le club pour ces irrégularités. Exclusion des playoffs à venir, interdiction de recrutement pour l’intersaison qui arrive et relégation administrative, qui sera prononcée en juin si le club ne s’est pas mis en conformité. Des sanctions très lourdes, jamais vues à ce niveau, qui pourraient avoir des répercussions sur tout le reste de la saison : le président a annoncé qu’il allait faire appel, et la patronne de la ligue Yannick Souvré a expliqué que les play-offs ne commenceraient pas avant la fin de la procédure. Ils sont censés débuter le 31 mars.

  • La ligne blanche tu ne franchiras pas

Championnats du monde d’athlétisme en salle de Birmingham, finale du 400 m. L’Espagnol Oscar Husillos franchit la ligne en tête, record d’Europe battu. Main sur la bouche, les yeux écarquillés, il s’effondre sur le tartan avant d’attraper un drapeau espagnol pour poser avec. Et puis finalement, non. Quelques instants plus tard, les juges disqualifient Husillos, coupable d’avoir mordu la ligne de son couloir.

Tant qu’ils y sont, ils disqualifient aussi le Dominicain Luguelin Santos, arrivé deuxième. C’est donc le Tchèque Pavel Paslak, qui a franchi la ligne en troisième position, qui remporte l’or.

« Mince, j’ai mordu ! » / ADRIAN DENNIS / AFP

La veille, la sévérité des juges de cette compétition avait été illustrée de manière fort cocasse, lors d’une série du 400 m. Cinq athlètes étaient présents au départ. Le Qatari Abdallah Haroun est d’abord disqualifié pour faux départ. Les athlètes partent donc à quatre, achèvent les deux tours de piste… et sont tous les quatre disqualifiés.

Là encore, on les accuse d’avoir (très légèrement, d’après les images), posé le pied sur la ligne du couloir. Les réclamations de Bralon Taplin, facile vainqueur de la série et favori pour le titre, n’y changeront rien : après avoir revu la vidéo, les juges ont rejeté son appel.

L’homme du week-end : Arsène Wenger

Les deux défaites de suite d’Arsenal face à Manchester City (3-0 dimanche dernier, 3-0 mercredi) avaient relancé la machine : Arsène Wenger n’est plus dans le cœur des supporteurs des Gunners. Comme souvent ces dernières années, les hashtags #WengerOut ont fleuri sur les réseaux sociaux, les journaux anglais se sont interrogés sur l’avenir du Français à la tête d’Arsenal.

Les supporters d’Arsenal ont manifesté leur mécontentement à Arsène Wenger, de plus en plus menacé à la tête du club. / GLYN KIRK / AFP

Et dimanche, Arsenal a perdu son troisième match de championnat d’affilée, face au petit club de Brighton (2-1). Le club s’enfonce à la sixième place du classement, décroché par Chelsea, loin derrière le rival Tottenham. Une qualification pour la Ligue des champions est désormais improbable, à moins d’une victoire en Ligue Europa, dernier espoir d’Arsenal de décrocher un titre cette saison. A la tête de l’équipe depuis 1996, recordman du nombre de matchs dirigés en Premier League, Wenger semble avoir perdu le soutien des supporteurs.

Rio Ferdinand, ancien défenseur mythique de Manchester United, a signifié à ses dix millions de followers qu’il trouvait, lui aussi, qu’Arsène Wenger s’accrochait à son poste plus que de raison : « Sans vouloir lui manquer de respect, Wenger qui s’accroche aussi longtemps à son poste me rappelle ma dernière année du côté de Queen’s Park Ranger. » En conférence de presse, Arsène Wenger a assuré qu’il était l’homme de la situation et qu’il était capable de renverser la tendance. Comme chaque semaine.

Son contrat s’achève en 2019.

Le chiffre qui en dit long : 8

Soi-disant convaincus par « le projet sportif », Nicolas Gaitan et Yannick Carrasco ont tous les deux quitté l’Atlético Madrid pour rejoindre le petit club chinois Dalian Yifang, tout juste promu en Super League.

Payés à prix d’or (30 millions pour Carrasco, 18 pour son acolyte), les deux joueurs ont en plus coûté le double à leur nouvelle équipe, en vertu de la nouvelle loi chinoise qui taxe les transferts des joueurs étrangers. Pour leur premier match sous leurs nouvelles couleurs, les anciens joueurs de Diego Simeone, tous les deux titulaires, ont perdu 8-0 face au Shanghai SIPG.

La route sera longue pour Yannick Carrasco, 24 ans, qui avait assuré lors de son départ qu’il espérait bien participer à la Coupe du monde avec la Belgique.

Les wikis du week-end

Facile

Pilier du championnat de France pendant longtemps, j’ai réalisé mon meilleur match avec ma nouvelle équipe Galatasaray : un quadruplé en première période.

Difficile

De retour à Saint-Etienne, j’ai égalisé deux fois ce week-end pour éviter la défaite à mon équipe.