Le Tribunal supérieur de justice (STJ) a rejeté à l’unanimité, mardi 6 mars, une demande d’« habeas corpus » de Luiz Inácio Lula da Silva. L’ex-président brésilien risque ainsi d’être incarcéré dans quelques semaines, tout en étant le favori de la présidentielle d’octobre.

Son avenir est désormais suspendu à l’examen d’un autre recours, devant le tribunal de deuxième instance de Porto Alegre (TRF4), qui l’avait condamné à la fin de janvier en appel à douze ans de prison pour corruption.

En 2016, un jugement de la Cour suprême (STF) avait déterminé qu’une peine de prison pouvait être appliquée dès l’épuisement des recours en deuxième instance, ce qui serait le cas pour Luiz Inácio Lula da Silva, en cas de rejet du recours devant le TRF4. Ses avocats arguent pourtant qu’il devrait être maintenu en liberté tant qu’il peut encore faire appel de sa condamnation devant des instances supérieures, comme le STF ou le STJ.

Son inéligibilité en question

Même si Luiz Inácio Lula da Silva, allait en prison, il n’est pas certain qu’il serait déclaré inéligible au scrutin d’octobre, cette décision incombant à la justice électorale. Cette dernière ne serait appelée à se prononcer qu’en juillet, après le dépôt officiel des candidatures.

L’icône de la gauche brésilienne est accusée d’avoir accepté un luxueux appartement en bord de mer d’une entreprise de construction impliquée dans le gigantesque scandale autour du groupe public Petrobras, ce que l’intéressé nie farouchement.

Luiz Inácio Lula da Silva, 72 ans, se dit victime d’un complot ourdi par les élites et les médias brésiliens pour l’empêcher de se présenter au scrutin d’octobre et de briguer un troisième mandat, après avoir dirigé le pays de 2003 à 2010.