Donald Trump doit rencontrer jeudi 8 mars les représentants de l’industrie du jeu vidéo. / EVAN VUCCI / AP

Tout compte fait, Donald Trump rencontrera bien, jeudi 8 mars, des représentants de l’industrie états-unienne du jeu vidéo. Ce sera l’occasion d’avoir avec le président des Etats-Unis « une conversation étayée par des faits à propos des classifications de jeux, de notre engagement auprès des parents, et des outils que l’on propose pour les aider à faire des choix en toute connaissance de cause », a expliqué l’Entertainment Software Association (ESA), l’association américaine représentant les éditeurs de logiciels de loisirs, dans un communiqué envoyé lundi aux rédactions des médias spécialisés.

Depuis la tuerie du 14 février dans un lycée de Parkland, en Floride, et alors que le débat sur le port des armes à feu fait rage aux Etats-Unis, Donald Trump a en effet préféré évoquer le lien supposé entre les tueries de masse et les jeux vidéo et films violents. « Je vois de plus en plus de gens dire que la violence des jeux vidéo a une influence sur les jeunes », avait-il dit le 22 février lors d’une discussion informelle diffusée par CNN.

« Les jeux vidéo ne sont clairement pas le problème, s’est défendu hier l’ESA. Ce sont des loisirs distribués et consommés dans le monde entier, mais les Etats-Unis connaissent un niveau de violence plus haut que celui de n’importe quelle nation. »

Un couac dans un premier temps

Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, avait annoncé une première fois le 1er mars que le président rencontrerait les représentants de l’industrie du jeu vidéo pour voir « ce qu’ils pouvaient faire ». Une déclaration sans doute précipitée qui avait donné lieu à un étrange couac : l’ESA avait publié un démenti dans la foulée, expliquant qu’à sa connaissance, « ni l’association ni ses membres n’ont été invités à rencontrer le président Trump ».

Dans la discussion filmée par CNN, Donald Trump expliquait aussi appeler de ses vœux la création d’un système de classification qui permettrait de signaler films et jeux vidéo violents.

Aux Etats-Unis, la signalitique « ESRB » permet d’identifier le public auquel s’adresse un jeu vidéo. / ESRB

Sauf qu’un tel système existe déjà : les éditeurs américains ont mis au point dès 1994 une signalétique leur permettant d’indiquer directement sur la boîte d’un jeu si celui-ci est à déconseiller à certaines catégories d’âges. Comme son équivalent européen, le système d’évaluation PEGI, il s’agit d’un système autorégulé, qui n’a pas de dimension contraignante.

Le site spécialisé Glixel rappelle en outre qu’en 2013, après l’attaque de l’école de Newton, le vice-président de l’époque, Joe Biden, avait déjà rencontré les représentants de l’industrie du jeu vidéo. L’administration avait alors dressé une liste de 23 mesures contre les violences à l’arme à feu, parmi lesquels une étude sur les relations entre jeu vidéo, média et violence. Une étude qui, faute de financement, n’a finalement jamais été conduite.