Mayotte est « abandonnée par le président de la République », a estimé ce lundi 5 mars, Laurent Wauquiez, le président des Républicains (LR), en déplacement sur l’île. Annick Girardin, la ministre des outre-mer, l’a accusé en retour de « surfer sur la violence pour l’amplifier ».

« Mayotte est submergée par une immigration illégale qui n’est pas gérée, a dit M. Wauquiez. On ne peut plus continuer à accueillir à Mayotte autant de personnes qui viennent de l’ensemble des Comores et de toutes les îles qui sont autour. Et le devoir de la République, c’est d’abord de s’occuper des siens. De s’occuper de ses enfants, de ceux qui sont les citoyens de notre pays. »

L’île est secouée par un mouvement de contestation populaire contre l’insécurité depuis le 20 février. Mme Girardin a annoncé l’arrivée imminente de deux pelotons de gendarmerie et a confirmé la création prochaine d’une zone de sécurité prioritaire. Des mesures qui ne suffisent pas, selon Laurent Wauquiez.

« Une dizaine de renforts supplémentaires pour assurer la protection des frontières contre l’immigration illégale, devenue totalement immaîtrisée ? Une vingtaine d’effectifs à peine de gendarmerie en plus, et encore, qu’on nous annonce arriver au compte-gouttes ? Je pense que ces gens-là ne mesurent pas la situation extrêmement difficile dans laquelle est plongée l’île », a développé le président de LR.

Une législative partielle attendue les 18 et 25 mars

M. Wauquiez était présent sur l’île pour soutenir le candidat du parti, Elad Chakrina, à la législative partielle des 18 et 25 mars. Pour le président des Républicains, cette dernière est « d’abord un enjeu pour les Mahorais » mais aura valeur de « symbole ». Selon lui, il s’agit d’un « message que les outre-mer vont envoyer au gouvernement, au président de la République ».

Interrogée sur ces propos, Mme Girardin a dit attendre « les propositions de M. Wauquiez. Ceux qui surfent sur la violence pour l’amplifier seront responsables de ce qui se passera demain ».

« Je ne découvre pas les difficultés de Mayotte, c’est un territoire qui nécessite un accompagnement spécifique. Mais certains profitent de la période électorale pour jeter de l’huile sur le feu, j’en appelle à la conscience politique », a-t-elle ajouté.