La Norvège a fixé mardi 6 mars à 1 278 le nombre de baleines susceptibles d’être harponnées dans ses eaux en 2018, soit une hausse de 28 % par rapport à l’an dernier.

Grâce à cette décision, le pays tente de relancer une activité qui semble s’éteindre. « J’espère que les quotas et la fusion des zones de pêche constitueront un bon point de départ pour une bonne saison de chasse pour le secteur baleinier », a déclaré le ministre de la pêche, Per Sandberg, dans un communiqué.

En 1986, un moratoire international avait été mis en place par la Commission baleinière internationale (CBI) pour interdire la chasse à la baleine à des fins commerciales. La Norvège avait émis des réserves face à cet interdit. Le pays a repris la chasse au petit rorqual (ou baleine de Minke) quelques années plus tard, en 1993. Le pays juge la population de cétacés suffisamment abondante dans ses eaux, plus de 100 000 individus d’après les autorités.

Baisse de la demande

Malgré les efforts des autorités pour l’encourager, la chasse à la baleine est en déclin. Les chasseurs peinent à remplir les quotas et le nombre de bateaux engagés dans cette activité ne cesse de diminuer. Ils étaient 350 environ en 1950 et n’étaient plus que 11 en 2017. Le nombre de prises a parallèlement sensiblement reculé, de 660 cétacés harponnés en 2015 à 432 l’an dernier (sur un quota de 999), le chiffre « le plus bas depuis de nombreuses années » de l’aveu même du ministère. En 2014, année où le nombre de baleines harponnées a été le plus élevé depuis 1993, une baisse de la demande se faisait déjà sentir.

Pour les défenseurs des animaux, cette tendance traduit une désaffection des consommateurs pour la viande de baleine, qui fut autrefois le « plat du pauvre » en Norvège. « La Norvège devrait tirer les conséquences logiques du moratoire de la CBI sur la chasse commerciale à la baleine, de l’opposition large à la chasse, ainsi que de l’absence d’un marché local pour les produits, et démanteler cette industrie dépassée et superflue », a commenté le chef de Greenpeace Norvège, Truls Gulowsen.

Mais pour les professionnels, c’est l’engorgement des usines de conditionnement à terre, le coût élevé du carburant ou les zones de chasse trop éloignées, qui posent problème.

La Norvège et l’Islande sont les seuls pays à autoriser la chasse à la baleine. Le Japon la pratique aussi, mais officiellement à des fins scientifiques, même si une grande partie de la viande est ensuite vendue sur le marché.