Les quatre candidats à la tête du PS, Olivier Faure,  Emmanuel Maurel,  Stéphane Le Foll et Luc Carvounas, vont débattre à la télévision, le 7 mars. / AFP

C’est une première dans l’histoire du Parti socialiste (PS). Un mois avant le congrès d’Aubervilliers qui doit désigner le prochain premier secrétaire du parti, Luc Carvounas, Olivier Faure, Stéphane Le Foll et Emmanuel Maurel vont débattre en direct à la télévision, mercredi 7 mars, pour confronter leurs projets et leurs visions de la France, de l’Europe et du monde afin de convaincre les militants socialistes d’aller voter les 15 et 29 mars.

Des quatre candidats, M. Faure, président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale, est présenté comme le favori, mais aussi comme celui qui a le plus à perdre lors de cette joute télévisuelle. Le tenant du texte d’orientation n° 3, dit de « la renaissance », assure se préparer « sérieusement » et n’avoir « aucune appréhension ». « Personne ne joue sa tête, les dynamiques ne s’installent pas en un débat », veut croire celui qui rassemble le plus de personnalités du PS, de Martine Aubry à Jean-Marc Ayrault en passant par un ancien proche de Manuel Valls. M. Faure défendra un programme de « rupture avec les anciennes méthodes du Parti socialiste », tout en conservant son identité de « rassembleur », fustigée par les autres candidats.

« Jumeaux du hollandisme »

Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’agriculture, ironise déjà sur l’atout de son principal adversaire : « On ne peut pas faire des synthèses avant le moindre débat, même François Hollande, à qui on a assez reproché de faire des synthèses, attendait les débats avant de rassembler. » Celui qui est vu comme l’héritier du hollandisme ne craint pas les attaques en la matière : « J’ai exercé le pouvoir, mais c’est aussi un atout. Ils vont me critiquer, mais je les attends, je ne suis pas impressionné », répond celui qui se pose en « homme fidèle mais libre », sans contact avec l’ancien président de la République. Le député de la Sarthe compte sur sa gouaille et sa science de la repartie pour l’emporter face à des candidats moins connus.

M. Carvounas était l’un des plus fervents partisans du débat télévisé. Il en souhaitait même plusieurs afin d’« appronfondir les thèmes que nous allons survoler ». Le député du Val-de-Marne se présente comme « le candidat médian, ni Mélenchon-béat, ni Macron-béat », renvoyant dos à dos ses adversaires, notamment sur la question des alliances avec les autres partis de gauche. « Je suis le seul à en parler », affirme-t-il, en critiquant ouvertement « les frères jumeaux du hollandisme », d’un côté, pour désigner MM. Le Foll et Faure, et « le souverainiste de gauche light », comprendre M. Maurel. Pour autant, M. Carvounas assure qu’il prépare un débat « sans invective ».

« Le fond compte, mais également la forme »

Seul représentant de l’aile gauche du parti, M. Maurel prône un « socialisme décomplexé ». « J’incarne une forme de socialisme qui ne se cache pas derrière son petit doigt, qui s’oppose à Macron et qui rassemble la gauche », résume le premier signataire du texte d’orientation n° 4, « L’union et l’espoir ». Il espère notamment se démarquer sur la dernière partie du débat, celle qui parle d’Europe, puisqu’il est le seul député européen en lice. « Je vais parler de mon expérience en tant qu’eurodéputé, de mon combat écologiste et social », poursuit celui qui n’exclut pas un rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon.

La plupart des candidats promettent un exercice « sans petites phrases ». « Je veux un débat de bonne facture, je serai là pour parler du fond », promet M. Carvounas. « Les dérapages seront limités, personne n’y a intérêt », prédit M. Faure. M. Maurel assure être sur la même ligne : « Je ne viens pas dans ce débat avec l’intention de taper sur mes petits camarades, mais tout le monde n’est peut-être pas dans cette idée. » En effet, Stéphane Le Foll, lui, n’exclut rien : « Le fond compte, mais également la forme, la manière de s’exprimer », concède celui qui entend, s’il est désigné, peser dans le débat public face aux poids lourds de l’opposition que sont Marine Le Pen, Laurent Wauquiez ou encore Jean-Luc Mélenchon.