Edinson Cavani et ses coéquipiers ne verront (une nouvelle fois) pas les quarts. / PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Tous ça pour ça. Promis, cette fois le PSG version QSI avait rendez-vous avec son destin, le seul à la hauteur de ses moyens et de ses envies de « rêver plus grand ». La pièce allait finir par tomber du bon côté, les planètes allaient enfin s’aligner. Mais, mardi 6 mars au soir, le Paris Saint-Germain n’a ni manqué de chance, ni pu se défausser sur l’arbitrage ou pleurer un but assassin de Pedro ou Demba Ba. Il n’a juste pas été à la hauteur de l’histoire que ses dirigeants ont cherché à imprimer à grand renfort de storytelling pendant trois semaines entre injonctions à se rallier à leur cause au nom de l’intérêt supérieur du football français et coup d’œil appuyé sur cette nuit du 18 mars 1993 quand les Kombouaré, Ginola et Weah renversaient le Real Madrid pour l’acte de naissance en Europe d’un club à l’histoire encore fraîche. Avoir perdu 3-1 à Santiago-Bernabeu un match globalement maîtrisé n’était pas l’idée du siècle, perdre Neymar en route non plus. Mais comme le rappelait Thomas Meunier avant la rencontre « on a bien battu Barcelone 4-0 sans lui la saison passée ». Alors pourquoi pas ? Pourquoi ne pas profiter des fébrilités d’un Real qui ne réalise pas vraiment sa meilleure saison ?

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Sauf que très vite, les Parisiens ont donné l’impression d’une équipe tiraillée entre l’envie d’emballer ce match et la crainte d’être punie en retour. Alors les hommes d’Emery n’ont pas choisi. Le Basque avait opté lui pour Thiago Motta plutôt que Lassana Diarra au poste de sentinelle, comme la promesse que son équipe allait assumer le contrôle du jeu. Le PSG n’a rien assumé. Aucun tir cadré avant la 42e minute quand Kylian Mbappé, pris en flagrant délit d’individualisme, oublie de servir Cavani et préfère allumer Keylor Navas.

Jusque-là, le gardien du Real passait une soirée tranquille, toute juste dérangé par les odeurs des fumigènes d’un Parc des Princes qui renouait avec son ambiance sauvage. Alphonse Aréola avait lui davantage à s’employer et détournait une reprise presque gagnante de Sergio Ramos (19e) puis remportait son duel face à Karim Benzema (38e). Dans la foulée, Marco Verratti voyait jaune en essayant de récupérer un ballon égaré par Angel Di Maria. A l’image de l’Argentin, le trio offensif parisien est passé à travers son match avec en prime une implication défensive proche d’un samedi après-midi au stade de la Licorne. D’un coup, Mbappé faisait ses 19 ans tous timorés à côté d’un Cavani introuvable.

Emery, coupable déjà tout désigné

Cristiano Ronaldo n’a pas touché beaucoup plus de ballon non plus. Plus son registre l’âge aidant, sauf que le Portugais a eu le mérite d’être à la réception d’un centre de Lucas Vasquez (51e). Un but symptomatique des insuffisances parisiennes du soir qui part d’une perte de balle de Daniel Alves en milieu de terrain et se termine par un oubli de Berchiche dans la surface. A ce niveau-là, le football ne pardonne pas ce genre de politesse. Marco Verratti poursuivait l’opération sabordage. Expulsé pour un second carton jaune (66e), l’Italien n’a toujours pas compris qu’on ne s’adresse pas à un arbitre en Ligue des champions comme à son coloc qui a oublié de descendre les poubelles.

En passant par là sur un corner, Cavani égalisera bien de la rotule (71e). Mais le mal est déjà fait. A onze contre dix, le Real prépare la mise à mort et ce sont encore les Parisiens qui offrent la banderille. Adrien Rabiot dégage sans regarder dans l’axe sur Casemiro dont la frappe déviée par Marquinhos termine au fond des filets (80e). Pas la peine de sortir les mouchoirs, cette fois le PSG quitte la Ligue des champions sans regret ni goût d’injustice en bouche. On se console comme on peut. Mercredi, il se réveillera juste avec une méchante gueule de bois et se cherchera sans doute des coupables. Ensemble, tout pouvait être possible. Seul, c’est Unai Emery qui paiera l’addition. Le technicien était prévenu : à Paris, il n’existe pas d’autres horizons que celui de la Ligue des champions. Et pour l’instant, il est indépassable.