Nouveau rebondissement dans la saga que vit la Weinstein Company, depuis l’éclatement du scandale début octobre. Le consortium d’investisseurs, mené par Maria Contreras-Sweet, ancienne responsable des PME de l’administration Obama, a finalement décidé de ne pas acquérir le studio fondé par Harvey et Bob Weinstein, estimant que la transaction n’était « pas faisable ». Ce désistement intervient moins d’une semaine après l’annonce de cet accord de reprise.

Concernant les raisons de ce revers, les acquéreurs potentiels auraient découvert 64 millions de dollars de passif supplémentaire, qui n’avaient pas été évoqués jusqu’ici, selon une source proche du dossier. Il s’agirait notamment de factures, du produit d’un arbitrage commercial et de versements dûs au titre d’accords de participation, selon la même source.

Cet abandon de rachat ouvre la voie à un dépôt de bilan du studio, dont l’activité est quasiment à l’arrêt depuis cinq mois. Dans son communiqué de mardi, Maria Contreras-Sweet a d’ailleurs évoqué une telle issue. « Nous envisagerons l’acquisition d’actifs qui pourraient être disponibles dans l’éventualité d’une procédure de redressement judiciaire », a-t-elle déclaré, « tout comme d’autres opportunités qui pourraient se présenter dans l’industrie du divertissement. Je suis convaincue que notre vision de créer un studio de cinéma dirigé par des femmes reste la voie à suivre. »

Un accord difficile à trouver

En début d’année, alors que les discussions semblaient sur le point d’aboutir avec le groupe Contreras-Sweet, le procureur de l’Etat de New York, Eric Schneiderman, avait fait état de son opposition au projet de reprise en l’état, le bloquant de facto. Il faisait valoir que les fonds prévus par les acquéreurs potentiels pour dédommager les victimes des abus sexuels d’Harvey Weinstein étaient insuffisants, et que le projet prévoyait de conserver des cadres ayant couvert les agissements du producteur déchu.

Finalement, un accord avait été conclu. L’offre du groupe Contreras-Sweet était évaluée à 500 millions de dollars, dont 225 millions de dollars de reprise de dette. Il prévoyait également la préservation de 150 emplois et la création d’un fonds d’indemnisation des victimes d’Harvey Weinstein.