Sur Wikipédia, les femmes sont loin d’avoir obtenu la parité, et cela n’a rien de bien nouveau. A la veille de la Journée internationale des droits des femmes, mercredi 7 mars, l’Unesco et la fondation Wikimedia ont souhaité relancer le combat par un appel pour un « mouvement contributif mondial » d’écriture de portraits de femmes, publiés sur le site Wikipédia. Baptisée #Wiki4Women (« Wiki pour les femmes »), cette initiative s’appuie sur un constat regrettable ; à l’heure actuelle, 17 % des biographies du site collaboratif concernent des femmes, soit une biographie sur six.

Les deux organisations invitent ainsi « à prendre quelques minutes pour créer, enrichir ou traduire, dans le plus de langues possible, des portraits Wikipédia de femmes », pour contribuer à plus d’égalité dans l’espace numérique. Avec les réseaux sociaux, l’Unesco a notamment mis en avant des femmes qui ont marqué l’histoire ou qui ont eu un rôle important, sans pour autant avoir de page Wikipédia.

Une initiative saluée par des utilisateurs, dont certains ont annoncé avoir répondu à l’appel.

En France, un événement a également été organisé le 8 mars : il invite 150 internautes à venir au siège de l’Unesco à Paris, munis de leur ordinateur « pour augmenter significativement le nombre de profils de femmes sur Wikipédia ».

Wikipédia, régulièrement critiqué

La sous-représentation des femmes ne se retrouve pas seulement du côté des articles du site. En 2012, 90 % des contributeurs de Wikipédia étaient des hommes.

La manière dont les portraits sont écrits est également influencée par le sexe de leur auteur selon une étude publiée en 2015 ; à titre d’exemple, les mots décrivant la situation familiale du sujet (« marié », « divorcé », « famille », « enfant »…) sont plus souvent employés quand il s’agit d’une femme que d’un homme.

La plus grande encyclopédie en ligne du monde a déjà été critiquée à cause de ces inégalités. Plusieurs « hackatons » ont déjà été organisés en France et dans le monde dans le but de créer ou améliorer un maximum de pages sur les femmes pour rééquilibrer le site.

Ce n’est pas le seul sujet lié à la plate-forme qui fait débat. En 2008 déjà, le site était la cible de critiques sur la qualité de ses collaborateurs et accusé d’encourager les étudiants à copier-coller. Plus récemment, entre démissions et accusations de harcèlement, c’est la gestion interne du site qui a été critiquée.