Rodrigo Londoño, aussi connu sous le nom de Timochenko, lors d’un discours à Bogota en Colombie, le 28 février 2018. / JAIME SALDARRIAGA / REUTERS

L’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche), devenue Force alternative révolutionnaire commune (FARC), a annoncé, jeudi 8 mars, qu’elle se retirait de l’élection présidentielle en Colombie, prévue à la fin du mois de mai, à la suite des problèmes de santé de son leader et candidat, Rodrigo Londoño, alias Timochenko.

L’ex-commandant guérillero Ivan Marquez, candidat au Sénat lors des législatives du dimanche 11 mars, a déclaré en conférence de presse que l’intervention cardiaque qu’a récemment subie son leader amène le groupe « à retirer [son] aspiration à la présidence ».

Rodrigo Londoño, âgé de 59 ans, a été victime d’un infarctus pendant la première semaine de mars et a dû subir un pontage coronarien. La clinique de Bogota, où l’opération a été effectuée, avait précisé mercredi dans un communiqué que l’état de santé du leader des FARC évoluait de manière « satisfaisante », mais qu’il était sous « thérapie respiratoire intensive » du fait de problèmes dus au tabagisme.

Des chances de victoire minimes

Timochenko, dernier commandant de ce qui fut la plus puissante guérilla d’Amérique, issue en 1964 d’une insurrection paysanne, avait annulé tout meeting électoral public depuis le 9 février, à la suite de manifestations violentes à son encontre.

Le parti de la Force alternative révolutionnaire commune (FARC) a été créé en septembre 2017 à l’issue du désarmement de quelque 7 000 combattants de l’ancienne guérilla, comme prévu par l’accord de paix signé en novembre 2016 avec le président Juan Manuel Santos.

Ivan Marquez a affirmé que la FARC se maintient pour les législatives et a appelé à un dialogue avec tous les secteurs politiques afin de tendre des ponts pour réaliser une grande convergence nationale. « Le fait de ne pas participer directement avec un candidat à la course pour la présidentielle ne veut pas dire que nous n’ayons pas de voix face aux autres candidats », a-t-il ajouté, en affirmant qu’aucun rapprochement n’a été initié.

Timochenko se plaçait en queue des sondages pour le premier tour de la présidentielle prévu le 27 mai. L’élection doit désigner le successeur de M. Santos, chef de l’Etat depuis 2010, qui ne peut se représenter après deux mandats consécutifs.

Le leader des FARC a souffert ces dernières années de plusieurs problèmes de santé, dont un autre infarctus pendant les négociations de paix menées à Cuba de 2012 à 2016, et un léger AVC en juillet 2017.