Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Edouard Philippe depuis le 17 mai 2017. / Julien Daniel / MYOP / Julien Daniel / MYOP

Le gouvernement a dévoilé, jeudi 8 mars, l’intégralité de son plan en faveur de l’égalité entre hommes et femmes, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Il prévoit notamment un accompagnement accru des femmes victimes de violences et un renforcement de l’égalité professionnelle.

Au total, une cinquantaine de mesures, dont une grande partie avait été annoncée ces dernières semaines, ont été présentées lors d’un conseil interministériel qui s’est tenu à Paris en présence du premier ministre, Edouard Philippe, et de la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.

Le contexte actuel de « libération de la parole des femmes » et d’écoute de cette parole « doit nous permettre de faire des avancées encore plus rapides » pour « répondre à l’urgence et être à la hauteur des enjeux », a estimé le chef du gouvernement à l’issue de la réunion. Quelque 420 millions d’euros de crédits sont prévus pour mettre en œuvre ce plan, a-t-il précisé.

Lors d’une visite d’une entreprise parisienne présentée comme « exemplaire », Emmanuel Macron, qui a fait de l’égalité homme-femme l’une des grandes causes de son quinquennat, a appelé à « casser les présupposés, les préjugés et les constructions imaginaires et éducatives ».

Parmi les mesures issues des consultations citoyennes du « Tour de France de l’égalité », lancé en octobre, figurent la mise en place d’un « référent égalité » dans chaque établissement scolaire et la promotion de la mixité des métiers avec l’objectif de 40 % de filles dans les filières scientifiques du supérieur d’ici à 2020.

Mêmes droits

En matière d’égalité professionnelle, tous les salariés à temps partiel, dont 80 % sont des femmes, bénéficieront, désormais, des mêmes droits sur leur compte personnel de formation que les salariés à temps plein.

Le gouvernement entend également faire du numérique un vecteur d’emploi pour les femmes avec l’objectif de 30 à 50 % de femmes bénéficiaires des formations proposées par la Grande Ecole du numérique.

Afin de soutenir l’insertion professionnelle des femmes, le congé maternité va être amélioré pour devenir « plus équitable, plus lisible et plus favorable à une prise de congé réelle ».

Une « agence de mentorat » va également être mise en place pour permettre « aux femmes de franchir les obstacles parfois psychologiques et matériels » qui les empêchent d’accéder aux postes de chef – seules 3 % de femmes sont actuellement présidentes d’entreprise.

Concernant les violences faites aux femmes, 5 000 places d’hébergement seront « garanties » en 2018 et les stages de prévention de la récidive pour les auteurs de violences condamnés vont se multiplier.

Les services publics se devront, quant à eux, d’être « exemplaires » avec des « nominations plus équilibrées sur les emplois de direction de l’Etat » et l’égalité homme-femme sera la priorité de l’agenda de la présidence française du G7 en 2019.

Ecart salarial de 9 %

Selon le dernier rapport du Forum économique mondial publié en novembre, la France a gagné six places en un an et arrive, désormais, au 11rang dans le classement général de la parité entre hommes et femmes qui porte sur 144 pays.

Dans ce rapport, qui se concentre sur quatre domaines (économie, éducation, santé et politique), elle arrive en tête des pays du G20. Les écarts de salaires restent toutefois l’un des gros points noirs en France avec un taux d’écart salarial inexpliqué de 9 % à poste et âge équivalents entre hommes et femmes.

Le gouvernement, qui s’est engagé à supprimer cet écart d’ici à la fin du quinquennat, a annoncé mercredi une mesure-choc qui prévoit d’infliger une pénalité pouvant atteindre 1 % de la masse salariale aux entreprises qui ne résorberaient pas en trois ans un écart de rémunération injustifié.

Prochaine étape, un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles sera présenté le 21 mars en conseil des ministres. Le texte prévoit notamment la verbalisation du harcèlement sexuel dans l’espace public et fixe à 15 ans l’âge du consentement sexuel.