Vue d’artiste du projet d’aménagement du lac de Daumesnil pour la baignade, dans le bois de Vincennes, à Paris / Thibaut Doucerain illustration

La maire (PS) de la capitale, Anne Hidalgo, a fait marche arrière jeudi 8 mars : la Ville de Paris a décidé de « reporter » le projet de baignade dans les bassins qui devaient être installés en 2019 dans le lac Daumesnil, en bordure du bois de Vincennes. L’annonce devait être officialisée le 9 mars, date à laquelle prend fin l’enquête publique lancée par la mairie du XIIe arrondissement, où se trouve le bois. A la place, les habitants du quartier verront s’installer un bassin estival mobile, sur les pelouses de Reuilly.

Le projet d’aménagement de la zone de baignade avait suscité la colère des riverains et des associations écologistes de quartier, dont le collectif Le Feu au lac, qui avait lancé une pétition il y a quelques semaines, recueillant près de 15 000 signatures. Ils craignaient « la dénaturation d’un lieu peuplé d’oiseaux – des paons, des cormorans, des cygnes, des bernaches et des colverts », ainsi qu’une hausse significative de la fréquentation des lieux puisque le site devait être prêt à accueillir plus de 2 000 baigneurs par jour.

« Les risques d’atteintes à l’environnement et à la biodiversité étaient trop importants », explique Yves Contassot, élu (EELV) du XIIIe arrondissement. La mairie prévoyait en effet la construction de trois bassins bétonnés de 8 000 m2 à l’intérieur du lac, l’aménagement des berges sud de l’île de Bercy pour y accueillir une plage, et l’installation de fontaines destinées à éloigner les oiseaux du site.

Avis défavorable

Dans son rapport publié en octobre 2017, l’inspectrice de la nature, des paysages et des sites de Paris avait donné un avis défavorable sur le projet, dont le coût était estimé à 9,5 millions d’euros. « Il ne permet pas de garantir le maintien de l’état et de l’aspect de ce site classé zone naturelle », conclut-elle. C’est une victoire pour les écologistes.

Pour autant, le président du groupe écologiste de Paris, David Belliard, déplore le manque de piscines dans la capitale. « Nos concitoyennes et concitoyens aspirent à nager et à profiter de points d’eau. Nous demandons donc une modification du projet de la ZAC Bercy-Charenton dans le XIIe arrondissement afin d’y intégrer un centre aquatique écologique », rappelle-t-il.

La Ville de Paris cherche à améliorer son offre pour les adeptes de la natation dans le cadre du plan « Nager à Paris ». Actuellement, elle dénombre 7 millions d’entrées par an dans ses piscines municipales, près de 70 000 usagers très réguliers, et une moyenne annuelle de 190 000 usagers par piscine, alors que celles-ci ont été conçues pour en accueillir 120 000.