Martin Shkreli, le 15 août, lors d’un entretien sur Fox Business Network. / Richard Drew / AP

Martin Shkreli, entrepreneur new-yorkais de 34 ans surnommé un temps « l’homme le plus détesté des Etats-Unis » pour avoir multiplié par 55 le prix d’un médicament destiné aux séropositifs en septembre 2015, a été condamné vendredi 9 mars à sept ans de prison.

Une condamnation qui intervient quelques mois après avoir été reconnu coupable, en août 2017, de fraude sur les titres de deux fonds d’investissement (hedge funds) dont il était le gérant, MSMB Capital Management et MSMB Healthcare Management. Il avait également été reconnu coupable d’avoir manipulé les actions du laboratoire pharmaceutique qu’il avait créé, Retrophin, les utilisant pour renflouer les deux fonds d’investissement.

Un verdict à mi-chemin entre les demandes de l’accusation et de son avocat

Son avocat Ben Brafman, un ténor du barreau new-yorkais, avait plaidé pour une sentence limitée à dix-huit mois de prison pour ce personnage qu’il a décrit comme « un génie un peu autiste », un autodidacte capable d’innovations majeures dans le domaine pharmaceutique, selon certains de ses anciens collaborateurs.

L’accusation avait, elle, réclamé un minimum de quinze ans de prison, arguant de son manque de remords et de son appétit pour l’autopromotion, notamment sur les réseaux sociaux sur lesquels il a multiplié les menaces et les déclarations provocantes.

Son complice, Evan Greebel, été condamné

L’un de ses avocats d’affaires, Evan Greebel, a également été reconnu coupable des mêmes faits en décembre 2017. « En aidant le PDG de Retrophin Martin Shkreli à voler des millions de dollars et à couvrir les fraudes commises par Shkreli, l’accusé a trahi la confiance placée en lui par le conseil d’administration de Retrophin pour qu’il défende les intérêts de l’entreprise », a affirmé la procureur générale par intérim du tribunal Bridget Rohde, citée dans le communiqué.

Selon les preuves présentées au tribunal, Evan Greebel, avocat d’affaires qui défendait les intérêts de Martin Shkreli, a conspiré entre 2011 et 2014 avec ce dernier et d’autres personnes pour détourner les fonds de Retrophin afin de payer les actionnaires des deux fonds d’investissement gérés par M. Shkreli.

MM. Greebel et Shkreli ont également tenté entre 2012 et 2014 de manipuler le cours de l’action de Retrophin en dissimulant le fait que Martin Shkreli en possédait la majorité.