Des centaines de motards ont manifesté samedi 10 mars en Occitanie contre la future limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires sans séparateur de voies, notamment à Auch (Gers) et Perpignan (Pyrénées-Orientales).

A Auch, un cortège long de plusieurs centaines de mètres, composé de 500 à 600 motards selon la police (de 500 à 800 selon la Fédération des motards en colère (FFMC) du Gers), s’est dirigé vers le centre-ville, bloquant la circulation, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse.

« L’énervement va gagner les usagers »

« C’est vraiment un raz-le-bol que les gens sont venus donner au gouvernement », a déclaré Bruno Laumenerche, le coordinateur de la manifestation à laquelle ont participé des motards d’Agen (Lot-et-Garonne) et de Toulouse. Ils ont également été rejoints par une trentaine d’artisans taxis. « On demande un retrait pur et simple de la réglementation », a-t-il ajouté. De son côté, le président de la FFCM du Gers, Alain Burnichon a dénoncé une « mesure complètement arbitraire (…), sachant qu’en toute honnêteté, l’accidentologie ne va pas être diminuée pour autant ». Et ajoute :

« Les véhicules ne sont pas équipés de systèmes leur permettant de stabiliser la vitesse à 80, donc on va être limité à 70-75 km/h. L’énervement va gagner les usagers de la route. Il va y avoir des dépassements, et il y aura certainement plus d’accidents qu’on peut le croire. »

Le député LREM du Gers Jean-René Cazeneuve a échangé quelques mots avec M. Burnichon pour lui dire son incompréhension quant au refus d’une mesure qui selon lui « va renforcer la sécurité routière pour tous ».

A Perpignan, quelque 310 motards selon la police ont répondu à l’appel de la FFMC des Pyrénées-Orientales.

Selon le gouvernement, la limitation de la vitesse à 80 km/h sera appliquée le 1er juillet sur l’ensemble des routes secondaires sans séparateur de voies, un dispositif dont l’efficacité sera évaluée en 2020.