L’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, le 6 mars 2018 à Zurich. / MORITZ HAGER / REUTERS

L’ancien conseiller controversé de Donald Trump, Steve Bannon, représentant de la droite américaine la plus dure, sera présent au congrès du Front national, samedi 10 et dimanche 11 mars. Selon le porte-parole du FN, Sébastien Chenu, il exposera aux militants que « la victoire est possible » et « comment s’y prendre », lui qui a « été aussi l’artisan d’une victoire, celle de Donald Trump, sur laquelle personne ne pariait ». Il a aussi été limogé en août 2017 après avoir critiqué le fils de Donald Trump, qualifié de « traître » et de « demeuré » pour avoir organisé une rencontre avec des Russes dans la Trump Tower pendant la campagne présidentielle.

Tout en convenant qu’« il est dérangeant, probablement », M. Chenu a souligné sur France Inter que « Steve Bannon, il incarne pour nous le rejet de l’establishment, de l’Union européenne, du système politico-médiatique, cette résistance que nous incarnons au politiquement correct, à la bien-pensance, cette chape de plomb qui tombe un peu plus chaque jour sur les Français ».

« Leurs analyses sont les mêmes que les nôtres » (Aliot)

M. Bannon avait, en juillet 2016, qualifié l’ex députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen de « nouvelle étoile montante » de l’extrême droite. Cette dernière lui avait répondu en novembre de la même année qu’elle serait « contente » de travailler avec lui s’il venait en France. Le vice-président du FN, Louis Aliot, a affirmé fin février sur le site du mensuel L’Incorrect, fondé par des partisans de Marion Maréchal-Le Pen, avoir rencontré M. Bannon en décembre et partager avec lui plusieurs analyses, notamment sur les médias.

« Leurs analyses sont les mêmes que les nôtres sur un grand nombre de thématiques. Notamment sur la nécessaire résistance médiatique à organiser partout, y compris chez nous en Europe et en France. Trump a réussi à gagner contre ce système médiatique. C’est là sa réussite extraordinaire. »

Le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a qualifié de M. Bannon (ancien directeur du site Breitbart, connu pour relayer régulièrement de fausses informations) de « roi des fake news et des suprémacistes blancs », ajoutant ne pas être « surpris ». « Changement de nom, mais pas de ligne politique ! », a-t-il écrit dans un tweet, en référence à la volonté du FN de changer de dénomination afin de se « refonder » en formation de gouvernement.

Selon le quotidien américain New York Times, M. Bannon est en tournée en Europe avec l’ambition de fonder une « infrastructure, mondialement, pour le mouvement populiste mondial ».