Douma, en Ghouta Orientale, le 9 mars 2018. / BASSAM KHABIEH / REUTERS

Appuyées par l’aviation russe et syrienne, dont les frappes ont causé la mort de plus de 950 civils depuis le 18 février, les troupes du régime syrien ont effectué samedi 10 mars une percée majeure dans la partie rebelle de la Ghouta orientale, isolant la principale ville Douma. Près de 400 000 habitants vivent dans ce dernier fief insurgé aux portes de Damas, assiégé depuis 2013.

L’objectif de l’offensive : isoler Douma du reste de la Ghouta orientale

Samedi 10 mars, les forces loyalistes « ont isolé Douma du reste de la Ghouta orientale, après avoir pris le contrôle de la route la reliant à Harasta à l’ouest et à Misraba au sud », a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Elles sont parvenues ainsi à diviser la Ghouta orientale en trois : Douma et sa périphérie au nord, Harasta à l’ouest et le reste des localités au sud.

Leur objectif est d’affaiblir les factions rebelles contrôlant l’enclave, d’où des obus sont tirés sur des secteurs de la capitale Damas, fief du pouvoir, faisant des victimes.

« Les loyalistes progressent sur plusieurs fronts », a expliqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. « Les avions syriens et russes ont largué des barils d’explosifs sur Douma » et poursuivent les raids sur d’autres localités.

La vaine contre-offensive des groupes rebelles

Selon un correspondant de l’AFP à Douma, la ville était en milieu de journée la cible de bombardements aériens et à l’artillerie. Les rues sont désertes.

Les groupes rebelles ont tenté, en vain, une contre-offensive avant de reculer samedi 10 mars sous la pluie de bombes du régime et la progression au sol. « Des combats ont eu lieu avec le groupe Jaich al-Islam aux abords de Douma tandis que d’autres ont opposé le régime au groupe Faylaq al-Rahmane », poursuit Abdel Rahmane.

Plus de 970 civils sont morts et 4 300 ont été blessés en trois semaines

Cette nouvelle offensive rend difficile le travail des médecins : samedi 10 mars, les ambulances transportant les blessés ne sont parvenues que difficilement à atteindre les hôpitaux ou cliniques de fortune à cause de l’intensité des bombardements.

L’offensive avait d’ailleurs commencé par une campagne aérienne d’une rare violence, même à l’échelle d’un pays ravagé depuis le 15 mars 2011 par une guerre qui a tué plus de 340 000 personnes. Elle avait été suivie par des assauts terrestres qui ont permis aux pro régime de progresser rapidement.

En près de trois semaines, 976 civils ont péri dont 208 enfants et plus de 4 300 ont été blessés, selon l’OSDH.

Ghouta orientale : les hôpitaux ciblés de façon « systématique »
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