Face aux protestations grandissantes de plusieurs collectifs féministes et l’annulation de certains de ses concerts, Bertrand Cantat renonce à participer aux festivals pour lesquels il était programmé cet été. Dans une déclaration à l’Agence France-Presse, lundi 12 mars, le chanteur souhaite, avec cette décision, « mettre fin à toutes les polémiques et faire cesser les pressions sur les organisateurs ».

Bertrand Cantat a commencé à la fin du mois de février une nouvelle tournée pour présenter son premier album solo, Amor Fati. Mais sa sortie, le 1er décembre, avait été marquée par de nouvelles accusations de comportement violent. M. Cantat avait été libéré de prison en 2007 après avoir été condamné à huit ans de prison par la justice pour avoir tué sa compagne, Marie Trintignant, en 2003.

En revanche M. Cantat maintient toutes les dates de sa tournée, dont celle de lundi soir à Montpellier. Il doit donner ses dernières représentations à Paris fin mai.

Déprogrammé dans deux festivals

M. Cantat avait été déprogrammé la semaine dernière de l’Ardèche Aluna Festival, où il devait se produire le 14 juin, face aux « manifestations et désistements de certains festivaliers et mécènes » ; ainsi que d’un concert prévu en juillet au festival Les Escales de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), dont le maire socialiste, David Samzun, avait exprimé sa « désapprobation » dans une lettre aux organisateurs.

Une pétition réunissant plus de 71 000 signatures réclamait par ailleurs sa déprogrammation dans la Manche au festival Les Papillons de nuit. Valérie Dontenwille, qui a pris l’initiative de cette pétition et se présente comme « une citoyenne féministe » de 33 ans, expliquait qu’« en mettant en lumière Bertrand Cantat, vous banalisez les violences faites aux femmes et vous les cautionnez ». Le président du conseil départemental de la Manche, Marc Lefèvre (divers droite) avait alors retiré sa subvention à l’événement.

« Vous donnez la priorité à l’actualité artistique et vous êtes dans votre rôle (...) Pour autant, au nom des valeurs sociétales que je défends, je regrette de vous confirmer que le conseil départemental ne vous apportera pas son soutien pour l’édition du festival 2018. »

Dans un entretien qui devait être diffusé lundi soir dans l’émission « Stupéfiant », la mère de Marie Trintignant fait part de son indignation de voir Cantat pouvoir se produire sur scène : « Comment se fait-il, qu’un homme où on sait qu’il a tué… Ça n’est pas un mystère. Comment ose-t-il ? Je trouve honteux, indécent, dégueulasse, qu’il aille sur scène. »