Dans un bureau de vote de Kono, lors des élections générales en Sierra Leone, le 7 mars 2018. / TOMMY TRENCHARD POUR LE MONDE

Le candidat du principal parti d’opposition à l’élection présidentielle en Sierra Leone, Julius Maada Bio, devance de peu celui du parti au pouvoir, Samura Kamara, selon les résultats partiels publiés dimanche 11 mars par la Commission électorale nationale (NEC).

Selon ces résultats portant sur 75 % des bureaux de vote dans chaque province, Julius Maada Bio obtient 43,3 % des suffrages exprimés, et Samura Kamara 42,6 %, soit un écart d’un peu moins de 15 000 voix.

La NEC doit proclamer les résultats complets en début de semaine, mais un second tour semble presque certain, le seuil pour être élu au premier tour se situant à 55 % des voix.

Sierra Leone : a voté !

Les habitants de ce pays d’Afrique de l’Ouest se sont déplacés en nombre mercredi 7 mars pour élire leurs nouveaux président et vice-président, membres du Parlement et conseillers locaux.

Rôle d’arbitre

Le président sortant, Ernest Bai Koroma, qui ne pouvait se représenter après deux mandats de cinq ans, a désigné pour porter les couleurs de son parti, le Congrès de tout le peuple (APC), son ministre des affaires étrangères, Samura Kamara.

Face à lui, le Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP), principale formation d’opposition, a de nouveau présenté M. Bio, un ancien général, battu par M. Koroma en 2012.

Un ancien cadre du SLPP, Kandeh Yumkella, qui se présente au nom d’une nouvelle formation, la Grande Coalition nationale (NGC), est crédité pour sa part de 6,69 % des voix. En cas de second tour, il pourrait jouer le rôle d’arbitre entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l’indépendance, en 1961.

« Augmentation des intimidations »

Les missions d’observateurs étrangers et de la société civile, notamment celle de l’Union européenne, ont salué une campagne généralement pacifique et le bon déroulement du scrutin, mais déploré une « augmentation des intimidations et des actes de violence dans la dernière semaine » de campagne et après la fermeture des bureaux de vote.

Le bilan de l’administration sortante est contrasté. Elle est parvenue à attirer les investisseurs pour reconstruire le pays, dévasté par la guerre civile (1991-2002). Mais l’économie reste fragile après les chocs de l’épidémie d’Ebola en 2014-2016 et de la chute des cours mondiaux des matières premières, et la corruption n’a pas diminué.