« On s’attend à un mouvement qui va être suivi », a déclaré Michel Enguelz, représentant de FO Carrefour. / Thibault Camus / AP

Un peu moins de deux mois après l’annonce par la direction de la suppression de milliers d’emplois, le climat social à Carrefour se tend. Force ouvrière (FO) appelle à une grève samedi 31 mars « sur l’ensemble du groupe », a annoncé mardi le premier syndicat du géant de la distribution.

« L’ensemble des délégués syndicaux Force ouvrière Carrefour des magasins de proximité, supermarchés et hypermarchés, ainsi que des entrepôts (Supply Chain) et des sièges » ont décidé cette action pour répondre aux « attaques des actionnaires sur les emplois et la location-gérance et au hold-up sur (la) participation aux bénéfices » des salariés, explique FO dans un communiqué.

Cette date, qui tombe pendant le week-end de Pâques, sera également celle d’« une journée commune d’actions » avec la CFDT. « On s’attend à un mouvement qui va être suivi », a déclaré Michel Enguelz, représentant de FO Carrefour. « On peut s’attendre à de nombreux magasins fermés ou perturbés », possiblement avec « des approvisionnements difficiles », a-t-il dit.

« Il y a déjà des arrêts de travail en ce moment »

« Il y a déjà des arrêts de travail en ce moment », a-t-il par ailleurs précisé, « notamment dans la logistique », c’est-à-dire dans les entrepôts qui approvisionnent les magasins. Si ces mouvements prennent des « proportions », des « pénuries de marchandises » peuvent être attendues « dans certains magasins », dès la « fin de la semaine », a-t-il estimé. « Maintenant, entre aujourd’hui et le 31, la direction peut peut-être faire des propositions et changer la donne », a avancé M. Enguelz.

Le « plan stratégique » pour le groupe Carrefour, annoncé à la fin de janvier par son président-directeur général, Alexandre Bompard, prévoit la suppression de 2 400 postes dans les sièges du groupe par un plan de départs volontaires et par la sortie du groupe de 273 ex-magasins Dia, qui affecte 2 100 salariés, avec un plan social à la clé. Au total, Carrefour emploie 115 000 personnes en France.

Les salariés devraient par ailleurs toucher cette année une cinquantaine d’euros de participation, contre plus de six cents euros l’an dernier, a-t-on appris vendredi. FO et la CFDT ont pour « revendication commune » un « complément de participation » à 600 euros, a dit M. Enguelz.