Angela Merkel, entourée à gauche d’Olaf Scholz, vice-chancelier et nouveau ministre des finances, et, à droite, d’Horst Seehofer, le nouveau ministre de l’intérieur, lors de la signature de l’accord de coalition, à Berlin, le 12 mars. / Markus Schreiber / AP

Cent soixante et onze jours après les élections législatives, le nouveau gouvernement allemand entre enfin en fonction, mercredi 14 mars. Quinze ministres au total (auxquels s’ajoutent une trentaine de secrétaires d’Etat), sous l’autorité d’Angela Merkel, dont c’est le quatrième mandat en tant que chancelière fédérale.

Comme dans le gouvernement sortant, issu des législatives de 2013, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) comptent chacun six ministres de plein exercice, tandis que l’Union chrétienne-sociale (CSU), l’alliée bavaroise de la CDU, en a trois.

Politiquement, le SPD et la CSU ont toutefois gagné en influence, le premier récupérant le portefeuille des finances et la seconde celui de l’intérieur, signe d’un relatif affaiblissement de Mme Merkel (CDU) qui ne compte plus que deux fidèles dans la nouvelle équipe : Peter Altmaier (économie) et Ursula von der Leyen (défense).

Comme l’équipe sortante, la nouvelle compte neuf hommes et six femmes (plus la chancelière), une entorse à la parité due à la CSU bavaroise qui, contrairement à la CDU et au SPD, n’a confié qu’à des hommes les ministères de plein exercice qui lui étaient réservés.

En revanche, cette équipe est plus jeune que la précédente. La moyenne d’âge des ministres est de 50 ans, soit cinq de moins que le gouvernement nommé en 2013. Dans cette nouvelle équipe, seule Angela Merkel et Horst Seehofer (intérieur) ont plus de 60 ans.

Les nouvelles têtes

Olaf Scholz (SPD), 59 ans, ministre des finances et vice-chancelier

Olaf Scholz, vice-chancelier et nouveau ministre des finances, le 12 mars à Berlin. / FABRIZIO BENSCH / REUTERS

Le vice-chancelier d’Angela Merkel partage au moins deux choses avec elle : Hambourg, où elle est née et dont il fut élu maire en 2011, et une certaine réserve naturelle qui passe pour un manque de charisme mais cache une opiniâtreté de fer et un goût prononcé pour le pouvoir. Salué pour sa bonne gestion de sa ville, même si son bilan est entaché par les violences urbaines qui ont perturbé le sommet du G20, en juillet 2017, le nouveau ministre des finances est considéré comme appartenant à l’aile droite du SPD, notamment depuis son soutien sans faille aux réformes entreprises par le chancelier Gerhard Schröder au début des années 2000.

Toute la question est aujourd’hui de savoir dans quelle mesure sa politique se démarquera de celle de Wolfgang Schäuble (CDU), qui fut chargé des finances de 2009 à 2017. Pour l’heure, M. Scholz s’est surtout employé à mettre ses pas dans ceux de son prédécesseur, assurant notamment qu’il serait le garant du « zéro noir » (Schwarze Null), cher à celui-ci, autrement dit d’une politique de strict équilibre budgétaire.

Très attendu sur le terrain européen, où il est peu connu, il devra aussi rendre des comptes au SPD, dont il est président par intérim depuis la démission de Martin Schulz, le 11 février. Au sein du parti, beaucoup attendent en effet de lui qu’il profite du fait que les sociaux-démocrates aient récupéré le portefeuille des finances, ce qui n’était plus le cas depuis 2009, pour mener une politique plus offensive en matière d’investissements.

Jens Spahn (CDU), 37 ans, ministre de la santé

Jens Spahn, le nouveau ministre de la santé, à Berlin, le 26 février. / FABRIZIO BENSCH / REUTERS

Le ministère de la santé sera sans doute l’un des plus politiques du nouveau gouvernement, et ce en raison de la personnalité de son nouveau titulaire, Jens Spahn, qui était depuis 2015 secrétaire d’Etat aux finances.

Elu pour la première fois au Bundestag en 2002, à l’âge de 22 ans, le député de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a été le premier membre de la direction de la CDU, en 2015, à critiquer ouvertement la politique d’accueil des réfugiés décidée cette année-là par Angela Merkel. Mais son désaccord avec elle est en réalité bien plus profond. Dans son parti, M. Spahn fait en effet partie de ceux qui estiment que Mme Merkel a trop rapproché la CDU du SPD, au risque de perdre une partie de son électorat traditionnel.

En nommant M. Spahn au ministère de la santé, un domaine qu’il connaît bien pour en avoir été le responsable au groupe CDU du Bundestag de 2009 à 2015 – ce qui lui valut à l’époque d’être accusé de conflits d’intérêts en raison de ses liens avec une société de lobbying spécialisée dans le secteur pharmaceutique –, la chancelière a choisi d’envoyer un signal clair en direction de l’aile libérale-conservatrice de son parti.

Horst Seehofer (CSU), 68 ans, ministre de l’intérieur

Horst Seehofer, le nouveau ministre de l’intérieur, à Munich, le 13 mars. / MICHAEL DALDER / REUTERS

Depuis la signature du « contrat de coalition », le 7 février, Horst Seehofer ne cesse de répéter que cet accord le « satisfait pleinement ». Cela peut se comprendre, tant sur le plan politique que personnel. Sur le fond, le président de la CSU a en effet obtenu le durcissement qu’il réclamait depuis 2015 à Angela Merkel en matière de politique migratoire. Une façon pour son parti de tenter d’endiguer la montée du parti d’extrême droite AfD, à moins d’un an des prochaines élections bavaroises. Par ailleurs, il hérite pour lui-même d’un « super » ministère de l’intérieur élargi au secteur du logement et auquel est désormais accolé le mot « Heimat » (patrie).

A 68 ans, celui qui était depuis 2008 ministre-président de la Bavière reste président de la CSU, même si son autorité à la tête des conservateurs bavarois est très contestée depuis le mauvais résultat du parti aux élections législatives du 24 septembre 2017.

Dans un entretien au quotidien conservateur Bild, dimanche 11 février, le nouveau ministre de l’intérieur a promis la « tolérance zéro » contre les délinquants, une généralisation de la vidéosurveillance et un « plan d’envergure pour accélérer les procédures d’examen des demandes d’asile et pratiquer une politique d’expulsion plus conséquente » pour ceux dont les demandes ont été rejetées.

Hubertus Heil (SPD), 45 ans, ministre du travail et des affaires sociales

Hubertus Heil, le nouveau ministre du travail et des affaires sociales, à Berlin, le 9 mars. / TOBIAS SCHWARZ / AFP

A l’automne 2013, son nom avait circulé pour le ministère de l’économie. C’est finalement à Sigmar Gabriel, alors président du SPD, que ce portefeuille avait été confié. Quatre ans et demi plus tard, Hubertus Heil entre cette fois au gouvernement, comme ministre du travail et des affaires sociales. En annonçant sa nomination, le 9 mars, Andrea Nahles, la présidente du SPD au Bundestag, a salué « un homme qui comprend et connaît les partenaires sociaux ». Agé de 45 ans, cet élu de Basse-Saxe, député depuis 1998, a été secrétaire général du SPD de 2005 à 2009 puis de juin à septembre 2017.

Au travail et aux affaires sociales, le ministère fédéral doté du plus gros budget (140 milliards d’euros), il devra mettre en œuvre deux réformes délicates : l’encadrement des contrats à durée déterminée, qui a fait l’objet d’âpres discussions entre sociaux-démocrates et conservateurs lors des négociations sur le « contrat de coalition », et la refonte du système des retraites, qui sera l’un des principaux chantiers du nouveau gouvernement.

Anja Karliczek (CDU), 46 ans, ministre de l’éducation

Anja Karliczek, la nouvelle ministre de l’éducation, à Berlin, le 26 février. / Ferdinand Ostrop / AP

Les Allemands ont découvert son nom le 25 février, quand Angela Merkel a dévoilé la liste des futurs ministres issus de la CDU. Inconnue du grand public, Anja Karliczek n’est membre du Bundestag que depuis 2013. Auparavant, elle avait travaillé dans l’hôtel de ses parents, dans une petite ville de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Elue de la circonscription voisine de celle de Jens Spahn, le nouveau ministre de la santé, elle n’a aucune expertise particulière dans le domaine de l’éducation, ce qui a été largement souligné par la presse et par l’opposition au moment de sa nomination. Son rôle devrait pourtant être plus important que celui de nombre de ses prédécesseurs, en raison de la volonté affichée par la nouvelle « grande coalition » de renforcer les prérogatives de l’Etat fédéral en la matière, au risque de remettre en cause plus de soixante ans de souveraineté quasi absolue des Länder dans ce domaine.

Julia Klöckner (CDU), 45 ans, ministre de l’agriculture

Julia Klöckner, la nouvelle ministre de l’agriculture, à Berlin, le 5 mars. / HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

Invitée régulière des émissions politiques et très populaire parmi les adhérents de la CDU, dont elle est l’une des vice-présidentes, Julia Klöckner fait partie des rares personnalités du parti conservateur considérées comme pouvant succéder à Angela Merkel, même si sa défaite inattendue face au SPD lors des élections régionales de 2016 en Rhénanie-Palatinat en fait aujourd’hui une prétendante moins évidente.

Agée de 45 ans, Mme Klöckner est assez représentative de la nouvelle génération de responsables de la CDU, partisans d’une ligne plus libérale que Mme Merkel sur le plan économique, et plus conservatrice sur le terrain des valeurs. Avocate du projet de traité de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis, elle est également connue pour ses prises de position contre l’avortement et pour l’interdiction de la recherche sur les cellules-souches embryonnaires. Sa nomination au ministère de l’agriculture n’est pas une surprise. Elle y fut déjà secrétaire d’Etat de 2009 à 2011.

Franziska Giffey (SPD), 39 ans, ministre de la famille

Franziska Giffey, nouvelle ministre de la famille, à Berlin, le 9 mars. / Michael Kappeler / AP

C’est l’une des surprises du nouveau gouvernement. Agée de 39 ans, Franziska Giffey est une parfaite inconnue sur la scène politique nationale. Depuis 2015, elle était maire de Neukölln, un des arrondissements les plus populaires de Berlin mais aussi un de ceux où les questions d’intégration et les défis liés à la « gentrification » de la capitale allemande sont les plus aigus. Née en 1978 à Francfort-sur-l’Oder, sur la frontière polonaise, elle est – avec Angela Merkel – la seule ministre de plein exercice du nouveau gouvernement à être originaire d’ex-Allemagne de l’Est

Svenja Schulze (SPD), 49 ans, ministre de l’environnement

Svenja Schulze, nouvelle ministre de l’environnement, à Berlin, le 9 mars. / HANNIBAL HANSCHKE / REUTERS

Les défenseurs de l’environnement ont jugé sévèrement le « contrat de coalition », estimant qu’il manquait singulièrement d’ambition dans deux domaines en particulier : la transition énergétique et la lutte contre les émissions de CO2. Ces dossiers seront pourtant au cœur de la nouvelle législature, notamment suite à la décision du tribunal administratif fédéral de Leipzig, le 27 février, qui autorise les grandes villes à interdire la circulation des voitures diesel polluantes, un jugement qui pourrait concerner 12 millions de véhicules dans le pays.

Dans la bataille qui s’annonce, les associations de défense de l’environnement s’inquiètent déjà du rôle que jouera la nouvelle ministre, Svenja Schutze. Chargée de la recherche scientifique dans le gouvernement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie de 2010 à 2017, elle était jusque-là secrétaire générale de la puissante fédération SPD de ce Land, une fédération peu réputée pour ses idées audacieuses dans le domaine de l’environnement en raison de ses liens historiques avec l’industrie du charbon.

Andreas Scheuer (CSU), 43 ans, ministre des transports

Andreas Scheuer, nouveau ministre des transports, à Munich, le 5 mars. / CHRISTOF STACHE / AFP

Secrétaire général de la CSU depuis 2013, Andreas Scheuer est surtout connu hors de Bavière pour ses déclarations provocatrices. En 2014, lors de l’élection de Bodo Ramelow, membre du parti de gauche radicale Die Linke, à la tête du Land de Thuringe, il avait parlé de « jour de honte pour l’Allemagne réunifiée », qualifiant le nouveau ministre-président de ce Land situé dans l’ancienne RDA d’« agent de haut rang de l’ex-Stasi-Connection ».

En 2016, il avait déploré l’attitude trop laxiste, selon lui, des autorités allemandes vis-à-vis des étrangers sans titre de séjour, déclarant : « Le pire, c’est un Sénégalais joueur de foot et servant de messe qui vit ici depuis plus de trois ans. Lui, tu ne pourras jamais l’expulser. »

Au ministère des transports, M. Scheuer succède à Alexander Dobrindt, désormais chef de file des députés CSU au Bundestag. A ce poste, il devrait s’inscrire dans la stricte continuité de son prédécesseur, qui fut un défenseur zélé des intérêts de l’industrie automobile, secteur clé de l’économie bavaroise.

Les rescapés

Ursula von der Leyen (CDU), 59 ans, ministre de la défense

Ursula von der Leyen, ministre de la défense, le 7 mars, à Berlin. / FABRIZIO BENSCH / REUTERS

Aucun ministre n’avait été aussi contesté au cours des dernières années. Fragilisée par plusieurs scandales ayant touché l’armée allemande ainsi que par le débat récurrent sur le sous-équipement de la Bundeswehr, Ursula von der Leyen est – avec Gerd Müller (CSU), chargé du développement – la seule membre de l’équipe sortante à conserver son portefeuille.

Proche d’Angela Merkel, cette mère de sept enfants, qui fut ministre de la famille de 2005 à 2009, fait partie des 75 députés conservateurs (sur 225) à avoir voté en faveur de l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, en juin 2017. Son maintien au ministère de la défense pourrait toutefois n’être que provisoire, en attendant qu’un poste se libère à la Commission européenne, en 2019, ou à l’Otan, en 2020, au terme du mandat de l’actuel secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg.

Peter Altmaier, 59 ans, ministre de l’économie

Peter Altmaier, ministre de l’économie, à Berlin, le 25 février. / Markus Schreiber / AP

Fidèle parmi les fidèles d’Angela Merkel, dont il fut ministre de l’environnement (2012-2013) puis ministre de la chancellerie à partir de 2013, Peter Altmaier assurait l’intérim de Wolfgang Schäuble (CDU) au ministère des finances depuis l’élection de celui-ci à la présidence du Bundestag, en octobre 2017. Faute de pouvoir conserver ce portefeuille dont ont hérité les sociaux-démocrates, il a hérité du ministère de l’économie, réputé moins prestigieux et moins influent.

Européen convaincu et parfaitement francophone, cet élu de la Sarre est un parlementaire aguerri – il est membre du Bundestag depuis 1994 – autant qu’un habitué des plateaux de télévision. Situé à l’aile gauche de la CDU, il entretient de longue date des relations cordiales avec les écologistes et les sociaux-démocrates. En juin 2017, il a lui aussi fait partie des députés conservateurs ayant voté pour l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.

Heiko Maas (SPD), 51 ans, ministre des affaires étrangères

Heiko Maas, ministre des affaires étrangères, à Berlin, le 9 mars. / Michael Kappeler / AP

Dans une autre vie, Heiko Maas aurait pu être champion cycliste. A 51 ans, il continue de pratiquer le triathlon et passe pour être l’un des hommes politiques allemands les plus passionnés de sport. Nommé ministre de la justice en 2013, il est surtout connu pour son engagement contre l’extrême droite ainsi que pour sa loi controversée, entrée en vigueur le 1er janvier et qui oblige les réseaux sociaux à supprimer les contenus haineux publiés par leurs utilisateurs.

Européen convaincu, cet élu de la Sarre ne s’est guère aventuré jusque-là sur le terrain de la politique étrangère. En juillet 2017, il s’était toutefois distingué par des propos très sévères contre le régime turc. « M. Erdogan remplit les prisons avec ses adversaires et ceux qui le critiquent. Cela n’a plus rien à voir avec ce que doit être un Etat de droit », avait-il dit, quelques jours après l’arrestation, en Turquie, de plusieurs défenseurs des droits de l’homme.

Katarina Barley (SPD), 49 ans, ministre de la justice

Katarina Barley, ministre de la justice, à Berlin, le 7 mars. / FABRIZIO BENSCH / REUTERS

« Je suis un couteau suisse », avait-elle récemment confié, façon de dire que tout portefeuille lui conviendrait du moment qu’on lui en proposerait un. Fille d’un journaliste britannique et d’une médecin allemande, bilingue en anglais et très à l’aise en français – elle a étudié le droit en France –, Katarina Barley faisait partie des possibles successeurs de Sigmar Gabriel aux affaires étrangères.

Ministre de la famille depuis juin 2017, cette ancienne secrétaire générale du SPD (2015-2017) a finalement hérité du portefeuille de la justice. Ce secteur ne lui est pas étranger : avant d’être élue au Bundestag, en 2013, elle avait travaillé comme juriste à la Cour constitutionnelle de Karlsruhe et comme conseillère au ministère de la justice du Land de Rhénanie-Palatinat.

Helge Braun (CDU), 45 ans, ministre de la chancellerie

Helge Braun, ministre de la chancellerie, à Berlin, le 25 février. / Markus Schreiber / AP

Médecin anesthésiste, membre du Bundestag depuis 2002, cet élu de la Hesse était déjà secrétaire d’Etat à la chancellerie depuis 2013, où il s’occupait notamment des relations entre l’Etat fédéral et les Länder. Avec le départ de Peter Altmaier pour le ministère de l’économie, cet homme discret et sans appétence particulière pour les caméras accède au poste stratégique de ministre de la chancellerie, sorte de super-directeur de cabinet, véritable bras droit d’Angela Merkel.

Gerd Müller (CSU), 62 ans, ministre du développement

Gerd Müller, ministre du développement, à Pékin, le 11 mai 2017. / POOL / EPA

Avec Ursula von der Leyen (défense), Gerd Müller (CSU) est le seul ministre de plein exercice du précédent cabinet à conserver son poste. Chargé du développement depuis 2013, il a lancé, en 2016, l’idée d’un « plan Marshall pour l’Afrique », qui témoigne de l’intérêt croissant de la diplomatie allemande pour ce continent. L’une des justifications de ce plan de développement, qui a pour l’instant peu de retombées concrètes, est la « lutte contre les causes de l’immigration », une priorité affichée d’Angela Merkel depuis la crise des réfugiés de 2015.