Les douaniers français ont saisi en 2017 plus de neuf tonnes de cocaïne, un record. Ce sont exactement 9,2 tonnes de cocaïne qui ont été interceptées en France et en haute mer l’année dernière, soit plus que le précédent record de 2015 (8,6 tonnes), selon le bilan annuel présenté mardi 13 mars par Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, au port fluvial de Gennevilliers (Hauts-de-Seine).

Le record de saisies peut être mis en parallèle avec la hausse de 50 % des plantations de coca en Colombie, principal producteur de cocaïne d’Amérique du Sud. En effet, le trafic de cocaïne emprunte une « nouvelle route » par le Pacifique, où plusieurs prises exceptionnelles ont été réalisées. « Cette nouvelle route quitte l’Amérique du Sud, passe par le canal de Panama avant d’être livrée en Australie et en Nouvelle-Zélande. On se retrouve sur la route des trafiquants », a expliqué à l’AFP la direction générale des douanes. Ainsi, trois voiliers qui naviguaient au large de la Polynésie française et des îles Tonga ont-ils été interceptés en janvier et novembre 2017 avec à leur bord 2,8 tonnes de cocaïne.

Au total, près de 100 tonnes de stupéfiants, dont 64,7 tonnes de cannabis, ont été interceptées en 2017, à la fois en France, en haute mer et à l’étranger grâce aux renseignements des douaniers français.

A noter également les saisies, inédites en France, de 750 000 comprimés de captagon à l’aéroport de Roissy. Dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015, cette substance avait un temps été décrite comme « la drogue des djihadistes », avant que l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies ne conteste cette appellation en évoquant un « mythe ».

Hausse de 477 % des saisies d’avoirs criminels

Le second record spectaculaire de l’année 2017 concerne les saisies d’avoirs criminels, essentielles dans la lutte contre le crime organisé et le financement du terrorisme. Maisons, voitures, comptes bancaires…, le montant du patrimoine confisqué ou identifié par les douaniers s’élève à 862 millions d’euros, en hausse de 477 % par rapport à 2016.

La douane a également saisi davantage d’armes à feu, 958 contre 860 en 2016. Une activité clé puisque ce trafic est de plus en plus souvent connecté avec les réseaux terroristes.

La montée en puissance de la lutte contre les flux financiers illicites, dont la douane a fait l’une de ses priorités, s’explique notamment par la loi antiterroriste de juin 2016, qui a élargi les pouvoirs d’enquête des douaniers en matière de blanchiment de fonds illicites et le renforcement des contrôles aux frontières extérieures et intérieures de l’espace Schengen.

Une mission confortée par le recrutement et la formation de 500 douaniers en 2017, qui s’ajoutent aux 500 agents déjà engagés en 2016, comme l’avait décidé l’ancien président François Hollande trois jours après les attentats du 13 novembre 2015.

Quelle est la drogue la plus nocive ?
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