Marie-Anne Barbat-Layani (ici à Paris, en mai 2010), est directrice générale de la Fédération bancaire française depuis janvier 2014. / MEHDI FEDOUACH / AFP

Lundi 12 mars, rue de Tanger, 19e arrondissement de Paris, dans une école élémentaire classée en zone d’éducation prioritaire. Les élèves de CM1, qui participent à l’opération « J’invite un banquier dans ma classe », ont constitué des équipes autour d’un jeu de société où il est question d’achats et de paiements.

Cette initiation à la gestion d’un budget intervient à l’occasion de la Semaine de l’argent (du 12 au 18 mars) et s’inscrit dans le cadre d’une mobilisation plus large des pouvoirs publics, qui considèrent l’éducation financière comme un élément essentiel de l’intégration sociale.

La rencontre est insolite, mais les enfants se prêtent facilement au jeu. La banquière invitée, Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française, valide les réponses et en profite pour glisser quelques notions budgétaires. A la question « Je viens de recevoir mon argent de poche, que vais-je en faire ? », ils répondent en chœur : « Je l’économise, pour en avoir plus. »

Réponses déroutantes

En plus d’être raisonnables, les élèves se montrent avisés. Ils ne donneraient pas un numéro de carte bancaire à un ami qui le demanderait sur un réseau social. Quelques réponses déroutent parfois la banquière invitée.

A l’interrogation « Que signifie l’expression les bons comptes font les bons amis ? », un enfant suggère qu’« on va plus facilement se faire des amis à cause de notre argent ». « Les amis, ça ne s’achète pas, intervient Mme Barbat-Layani, même moi qui suis banquière, je peux vous le dire ! » Les élèves découvrent ce qu’est un crédit et qu’il faut faire opposition auprès de la banque lorsqu’on perd un chèque.

A 9 ans, ils n’ont aucun préjugé à l’égard des banquiers. A la fin du jeu, ils sont cinq dans la classe à dire vouloir embrasser cette carrière. Dix mille élèves ont participé à cette opération depuis sa création, en 2015. Selon l’Agence nouvelle des solidarités actives, association indépendante au service de l’inclusion, qui l’a évaluée en 2017, le bilan est positif : 36 % des enfants déclarent mieux comprendre le budget de leurs parents et le dispositif profite particulièrement aux élèves le plus en difficulté.