Claus Drexel a posé sa caméra dans une petite ville traversée par la célèbre route 66, juste avant le second tour de l’élection présidentielle. / SYLVAIN LESER

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

A la télévision comme au cinéma, ces derniers mois ont vu fleurir pléthore de documentaires sur l’Amérique de Trump et cette déferlante risque de perdurer au-delà du mandat de l’actuel président des Etats-Unis. Après la sidération de l’élection, on comprend l’intérêt suscité par les électeurs du nouveau président et l’opportunité documentaire qui s’offre aux cinéastes désireux de rendre compte de leur quotidien et de leurs convictions. A son tour, le cinéaste d’origine bavaroise Claus Drexel pose sa caméra en Arizona, dans une petite ville que traverse la fameuse route 66, juste avant le second tour de l’élection présidentielle. Le documentaire s’égrène au rythme des témoignages de ces Américains souvent pro-Trump, parfois fervents défenseurs du port d’armes, et de quelques abstentionnistes ou électeurs de Bernie Sanders qui évoquent leur désarroi mais aussi le sentiment d’assister à une élection présidentielle aussi terrifiante que passionnante.

Ponctuant ces entretiens de vues fixes sur l’architecture de la ville ou sur des intérieurs très folkloriques, Claus Drexel nous présente le visage d’une Amérique pittoresque, plongée dans le passé, sans pour autant renouveler ou nous apprendre plus que tout ce qui a été dit jusque-là sur ces contrées rurales plongées dans un éternel déclin. La faute à un regard de documentariste reconduisant la stupéfaction stérile qui peut naître au contact de ces Américains aux opinions parfois extrêmes. Trop soucieux de fignoler sa carte postale, le réalisateur accumule confusément les entrevues sans leur donner une quelconque direction. L’ensemble fait l’effet d’être moins un documentaire qu’une énième visite touristique d’une destination à la mode.

Documentaire américain de Claus Drexel (1 h 22).