Guillaume Pepy, président de la SNCF, et Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau, à la gare de Lyon, à Paris, le 12 mars. / FRANCOIS GUILLOT / AFP

Les dirigeants de la SNCF ont remis, jeudi 15 mars, au ministère des transports, un « programme de travail » contenant sept piliers, bases du « projet stratégique » qu’ils doivent présenter en juillet. Cette feuille de route avait été demandée par le premier ministre, le 26 février, lors des premières annonces sur la réforme de la SNCF.

Ce « programme » comporte une attention soutenue sur la qualité du réseau, un enrichissement des offres à la clientèle, une simplification de l’organisation, une décentralisation du management, une plus grande numérisation, une optimisation des matériels et un accent mis sur les ressources humaines.

Guillaume Pepy, le président du directoire de la SNCF, a cité les sujets qu’il comptait aborder : organisation du travail, polyvalence des métiers, modernisation du dialogue social, formation, productivité, baisse des coûts.

Calendrier serré

La présentation de ce « programme de travail » s’inscrit dans le calendrier très serré choisi par le gouvernement, sans doute pour limiter la contestation. La direction de la SNCF doit présenter un nouveau « projet stratégique » au gouvernement « avant l’été ». Il devra être élaboré au terme d’une « large concertation avec l’ensemble du corps social de la SNCF ». La « feuille de route » présentée ce jeudi devait « définir les modalités et le calendrier de cette concertation ».

Prêts au « bras de fer » avec le gouvernement, après la présentation, mercredi, du projet de loi permettant le recours à des ordonnances pour accélérer la réforme du secteur ferroviaire, les syndicats de cheminots doivent décider jeudi soir s’ils lancent une grève dure contre la réforme de la SNCF que l’exécutif entend mener tambour battant.

Les garanties apportées mercredi par la ministre des transports, Elisabeth Borne, ne semblent pas calmer les esprits. « Le pacte social de l’entreprise SNCF (…) restera nécessairement un pacte social de haut niveau », a-t-elle assuré au sortir du conseil des ministres.

Appel au « dialogue »

Jeudi matin sur France Inter, la ministre a appelé une fois de plus au « dialogue », estimant qu’il y avait « beaucoup de sujets qui doivent faire l’objet d’une concertation ». Le ministre des relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a de son côté estimé que le risque de grève à la SNCF ne devait pas empêcher de réformer l’entreprise publique, regrettant que les gouvernements précédents aient reculé « par peur des manifestations ».

Les syndicats prévoient déjà une manifestation nationale des cheminots, le 22 mars à Paris, à l’initiative de la CGT, rejointe par les trois autres syndicats représentatifs et par FO. SUD-Rail a déjà déposé seul un préavis de grève du 21 mars à 20 heures au 23 mars à 8 heures pour « permettre aux cheminots de participer » à cette manifestation. La CGT prévoit aussi des préavis de grève locaux.

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