Au moins quatorze personnes, dont quatre enfants, se sont noyées, dans la nuit de vendredi à samedi, lors du naufrage dans le sud-est de la mer Egée d’un bateau convoyant une vingtaine de migrants des côtes turques, a fait savoir la police portuaire grecque. Le bilan s’est alourdi au fil des recherches, huit nouveaux noyés étant retirés des eaux après la découverte des premiers corps, d’une femme, un homme et quatre enfants.

Les recherches se poursuivaient au large de l’île d’Agathonissi, plusieurs passagers étant encore portés manquants sur la base des témoignages des survivants selon lesquels le bateau comptait vingt et un passagers.

La police portuaire n’a pas donné plus de détails dans l’immédiat sur l’identité des victimes ni les causes du naufrage de l’embarcation. Le naufrage a été rapporté par trois rescapés, deux femmes et un homme, qui ont gagné à la nage les côtes de l’île, a précisé la police portuaire. Un patrouilleur, un hélicoptère militaire et trois bateaux de pêche participaient aux opérations, tandis que des renforts gagnaient la zone, dont un bateau de Frontex, l’Agence européenne des frontières.

Des centaines d’arrivées par mois

Le drame intervient à la veille du deuxième anniversaire du pacte conclu entre les pays de l’UE et la Turquie pour tarir le flux migratoire entre la Turquie et les îles grecques, qui étaient devenues en 2015 la première porte d’entrée en Europe des populations, notamment syriennes, fuyant guerre et misère.

Cet accord a réduit les arrivées, même si elles continuent à se chiffrer à des centaines par mois, et les noyades, alors que plus d’un millier d’exilés, dont de nombreux enfants, avaient trouvé la mort en mer Egée en 2015 et 2016. Vivement contesté par le monde humanitaire, car il prévoit le renvoi en Turquie de tous les arrivants, y compris les réfugiés Syriens, cet accord a aussi abouti au confinement sur les îles grecques de milliers de migrants, dans des conditions dénoncées par les défenseurs des réfugiés et au prix de tensions avec les habitants.