Ameenah Gurib-Fakim, le 29 novembre 2016, à Budapest en Hongrie. / Zoltan Mathe / AP

La présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim a présenté, samedi 17 mars, sa démission « dans l’intérêt national ». Celle-ci prendra effet le 23 mars. Seule femme chef d’Etat en Afrique, elle est accusée d’avoir fait des achats personnels à l’aide d’une carte bancaire fournie par l’ONG Planet Earth Institute. Il y a quelques jours, elle avait fait savoir par la voix de son avocat qu’elle refusait de quitter son poste.

Sous forte pression depuis plus de deux semaines, la présidente Gurib-Fakim a reconnu les faits, tout en affirmant avoir utilisé la carte par « inadvertance » et avoir remboursé à PEI l’argent utilisé à titre personnel.

Bijoux, chaussures de marque

La démission de Mme Gurib-Fakim met un terme au feuilleton politique qui agite cet archipel de l’océan Indien depuis la publication par le quotidien mauricien L’Express de documents bancaires démontrant que la présidente avait utilisé à des fins personnelles une carte bancaire remise par PEI. Le montant des dépenses (bijoux, chaussures de marque…) s’élève à au moins 25 000 euros, selon le quotidien.

L’affaire fait aussi scandale car elle implique le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho, un homme d’affaires controversé qui finance PEI et qui, depuis 2015, a tenté plusieurs fois d’investir à Maurice, selon L’Express, ce qui avait déjà déclenché des polémiques.

Samedi, l’avocat Yousouf Mohamed a assuré que la présidente est « soulagée » d’avoir finalement présenté sa démission, après les moments « difficiles » vécus ces dernières semaines.