Malgré les refus répétés, Benoît Hamon continue de tendre la main à Jean-Luc Mélenchon. L’ancien candidat socialiste à l’élection présidentielle appelle La France insoumise (LFI) et son leader à abandonner leur « stratégie solitaire », notamment pour défendre le service public, dans un entretien au Journal du Dimanche publié le 18 mars.

Le fondateur du mouvement Générations, qui sera dans la rue jeudi avec les cheminots et les fonctionnaires, dit avoir « discuté avec les écologistes, avec Noël Mamère, Pierre Laurent ou Olivier Besancenot ».

« Il y a unité syndicale, il doit y avoir unité politique à gauche. Ce qui est en jeu dépasse nos petites personnes. C’est le service public : son avenir ou sa fin. J’appelle donc les dirigeants de La France insoumise à mettre entre parenthèses leur stratégie solitaire pour ajouter leur force à la mobilisation unitaire », souligne M. Hamon.

Pas dans « une logique de débauchage »

Visant toujours M. Mélenchon, il assure qu’il ne « fait pas partie de ceux qui pensent que la reconquête des classes populaires passe par l’abandon de l’Europe ».

« Nous sommes d’accord sur le constat. L’Union européenne est mal gouvernée. Mais nous avons un désaccord stratégique car LFI envisage sérieusement une sortie de la France de l’euro et de l’Union européenne. C’est une erreur majeure. »

Interrogé sur la victoire d’Olivier Faure lors de l’élection au poste de premier secrétaire du Parti socialiste, il « lui souhaite bonne chance » et « espère qu’il mettra tous les socialistes dans la rue le 22 mars pour la défense du service public ».

Demande-t-il désormais à l’aile gauche du PS de le rejoindre ? « Je ne suis pas dans une logique de débauchage. J’ai connu ça pendant l’élection présidentielle », souligne-t-il tout en appelant « tous les citoyens en quête de justice et de tempérance, d’égalité et de bienveillance à rejoindre » Générations.

S’allier avec Hamon ? « Même pas en rêve ! »

Dans un entretien, mardi 27 février, à La Provence, Jean-Luc ­Mélenchon a fermé la porte à toute alliance avec Benoît Hamon lors des européennes de 2019. Ce dernier avait esquissé la possibilité d’un rapprochement si LFI abandonnait son idée d’un « plan A » – « sortie concertée des traités européens » – et d’un « plan B » – « sortie des traités européens unilatérale ». Pour M. Hamon, toute sortie de l’UE est inenvisageable. « Renoncer à nos idées pour avoir un accord ? Même pas en rêve ! », a lancé M. Mélenchon. Et de tacler M. Hamon : « Il est un peu manœuvrier. Il offre son alliance de tous côtés. Mais, en réalité, il est en concurrence avec les Verts, le PS, le PCF. Il veut siphonner. »