Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. / Yuri Kadobnov / AP

Le président russe, Vladimir Poutine, a été réélu dimanche 18 mars président de la Fédération de Russie avec plus de 70 % des voix, selon les premières estimations publiées par les médias russes, alors que l’opposition a dénoncé plusieurs irrégularités au cours du scrutin.

Selon les premiers chiffres fournis par les instituts de sondage, Vladimir Poutine est réélu pour un quatrième mandat dès le premier tour. Selon l’institut FOM, M. Poutine obtient 76,3 % des voix ; selon l’institut VTsIOM, 73,9 %. Dans le même temps, la Commission électorale centrale donne Vladimir Poutine réélu avec un score de 71,97 % sur la base de 21,3 % des bulletins dépouillés.

Le Parti communiste en deuxième position

Selon l’institut VTsIOM, le candidat du Parti communiste, Pavel Groudinine, arrive en deuxième position du scrutin avec 11,2 % des voix. Son prédécesseur en 2012, Guennadi Ziouganov, avait obtenu 17,8 % en 2012. En troisième position, l’ultra-nationaliste Vladimir Jirinovski obtiendrait 6,7 % des voix. La journaliste et candidate libérale Ksenia Sobtchak est quant à elle créditée de 2,5 % des suffrages exprimés.

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny – déclaré inéligible par la commission électorale – a immédiatement commenté les premières estimations, promettant de « continuer » la lutte et fustigeant les « marionettes » qui ont participé au scrutin, en désignant les autres candidats à la présidence.

Les derniers bureaux de vote ont fermé à 18 heures (heure de Paris), cloturant une élection qui laissait peu de place au suspense. Le principal enjeu du scrutin était le taux de participation, Vladimir Poutine ayant besoin d’une forte affluence dans les bureaux de vote pour légitimer sa victoire. A 18 heures, heure de Moscou, la participation s’établit à 52,71 %, selon la Commission électorale centrale. C’est 4 points de mieux qu’en 2012, où elle s’était établie finalement à 65,27 %.

Fraudes et incitations au vote

L’ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections, a dressé sur son site Internet une carte des fraudes montrant en début d’après-midi 2 033 cas d’irrégularités, tels que du bourrage d’urnes, des cas de votes multiples ou des entraves au travail des observateurs.

Alexeï Navalny, a dépêché plus de 33 000 observateurs dans les bureaux de vote. Dès dimanche matin, il a diffusé une vidéo présentée comme montrant un bourrage d’urne dans un bureau de vote en Extrême-Orient, et sur lequel la commission électorale a promis d’enquêter.

Alors que le Kremlin a tout fait pour augmenter la participation, l’organisation Golos a rapporté des informations faisant état de contraintes exercées par des employeurs ou universités forçant employés et étudiants à voter non pas dans le bureau correspondant à leur lieu de domicile mais sur leur lieu de travail ou d’études, « où l’on peut contrôler leur participation au scrutin ».