Nouvelle péripétie dans le feuilleton des moteurs truqués de Volkswagen. La justice allemande a ordonné début mars de nouvelles perquisitions au siège du constructeur, affirment des sources concordantes. Elles entreraient dans le cadre d’une enquête pour manipulation de cours, liée au scandale des moteurs truqués.

« Des documents et d’importantes masses de données » ont été saisis dans 13 bureaux du géant de l’automobile à Wolfsbourg, a annoncé, mardi 20 mars, à l’hebdomadaire Wirtschaftswoche un porte-parole du parquet de Brunswick, une ville du nord de l’Allemagne. Selon la même source, il s’agit d’enquêter sur un communiqué financier, publié le 9 décembre 2015 par Volkswagen, qui minimisait l’ampleur de la fraude sur les moteurs diesel révélée trois mois plus tôt. Le parquet soupçonne ce document d’être « objectivement faux » et destiné à tromper les investisseurs.

Volkswagen a confirmé à l’Agence France-Presse la tenue de ces nouvelles perquisitions et le lien avec le communiqué de fin 2015, mais se dit « convaincu d’avoir convenablement rempli ses obligations réglementaires d’information », selon un porte-parole.

Etablir les responsabilités individuelles

Le parquet de Brunswick, parmi d’autres investigations sur des motifs distincts, enquête depuis juin 2016 sur des soupçons de manipulation de cours visant notamment l’ancien patron de Volkswagen Martin Winterkorn et son ex-directeur financier devenu président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch. Saisi par le gendarme allemand des marchés financiers (Bafin), le parquet de Stuttgart a de son côté ouvert en février 2017 une enquête visant notamment l’actuel patron du groupe, Matthias Müller, pour avoir « consciemment informé avec retard » les marchés financiers de la tricherie de grande ampleur du géant de l’automobile.

Le groupe avait reconnu au mois de septembre 2015 avoir massivement trompé les contrôleurs américains sur les niveaux d’émissions polluantes de ses véhicules diesel. Après les révélations sur la tricherie, l’action de Volkswagen avait dévissé de 40 % en deux jours. Des investisseurs ont encaissé de grosses pertes et réclament maintenant des milliards d’euros à Volkswagen. La justice, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Allemagne, cherche toujours à établir les responsabilités individuelles dans la manipulation des valeurs d’émissions polluantes au sein du groupe allemand, qui a jeté une suspicion générale sur le secteur et écorné l’image de la technologie diesel sur le Vieux Continent.