Sudan le 18 juin 2017. / THOMAS MUKOYA / REUTERS

C’était le dernier rhinocéros mâle blanc du Nord au monde. Sudan est mort au Kenya à 45 ans, ne laissant plus en vie que deux femelles de cette sous-espèce, ont annoncé mardi 20 mars ses gardiens.

Le mammifère périssodactyle souffrait depuis longtemps de complications de santé liées à son âge et à la suite d’une sérieuse détérioration de sa santé, « l’équipe vétérinaire a pris la décision de l’euthanasier », selon un communiqué publié par la réserve d’Ol Pejeta, au Kenya, où il vivait.

« Son état de santé s’est significativement détérioré ces dernières vingt-quatre heures ; il n’était plus capable de tenir debout et souffrait beaucoup », a précisé l’équipe d’Ol Pejeta, une réserve de 350 km2 située à quelque 200 km au nord de Nairobi.

Mort de la sous-espèce

La mort de Sudan est synonyme d’extinction de la sous-espèce. A moins que les scientifiques qui ont prélevé son matériel génétique parviennent à développer des techniques de fécondation in vitro afin de concevoir des « bébés rhinocéros éprouvettes », qui seraient implantés dans une mère porteuse d’une autre sous-espèce.

Le rhinocéros blanc du Nord doit en premier lieu son extinction au braconnage, en raison notamment des prétendues vertus médicinales attribuées à sa corne en Asie, en particulier en Chine et au Vietnam.

L’espèce a été d’autant plus décimée par le braconnage dans les années 1970 et 1980 que ses territoires traditionnels – République centrafricaine, Tchad, République démocratique du Congo (RDC), actuel Soudan du Sud – étaient en proie aux conflits, et donc largement des zones de non-droit propices aux activités criminelles.

La dernière population sauvage de la sous-espèce comprenait entre 20 et 30 individus en RDC et elle a disparu dans les combats à la fin des années 1990 et au début des années 2000. En 2008, le rhinocéros blanc du Nord était déjà considéré comme éteint à l’état sauvage.