Emmanuel Macron en visite dans une école en mars. / GUILLAUME SOUVANT / AFP

Pas touche au quotient familial. La proposition d’un député de la majorité (LREM), Guillaume Chiche, de supprimer cet outil avec en contrepartie le versement d’allocations à toutes les familles dès le premier enfant, a provoqué un tollé dans les rangs de l’opposition, mardi 20 mars.

L’idée, qui n’est pas nouvelle, figure dans un projet de rapport d’une mission d’information parlementaire sur la politique familiale commandé par le gouvernement. Mais la présentation du texte, qui devait initialement avoir lieu mercredi, devrait être annulée, faute de signature du corapporteur, le député Les Républicains d’Ille-et-Vilaine Gilles Lurton, qui a dénoncé une mesure surgie « au dernier moment ».

Selon plusieurs partisans, Guillaume Chiche a présenté les grandes lignes du rapport en réunion de groupe mardi et a été applaudi. « Il n’est pas question de suppression du quotient familial mais d’une transformation structurelle globale pour une politique familiale universelle qui garantit réellement la dignité des familles », a-t-il soutenu.

La somme totale dédiée aux familles resterait inchangée, les 12 milliards d’euros consacrés au quotient familial s’additionnant aux 12 milliards actuels des allocations familiales pour le versement de la nouvelle aide.

Agnès Buzyn temporise

L’opposition n’a pas tardé à réagir. « Hors de question de laisser passer une telle attaque contre la politique familiale », a tonné le chef de file des députés de droite, Christian Jacob, selon qui, sous le précédent quinquennat, « la politique familiale a été mise à mal, ça s’est traduit par une baisse de la natalité ».

Une fin du quotient serait le « dernier acte de la politique d’abandon des familles », a tweeté la présidente du FN, Marine Le Pen. Les députés communistes n’y sont « a priori » pas favorables, le quotient étant « un des critères d’équité sociale », selon un de leurs porte-parole, Sébastien Jumel.

Sans se prononcer sur le fond, Agnès Buzyn a répondu être « particulièrement attachée à la politique familiale » et attendre « avec intérêt » les propositions de la droite. « J’ai laissé une totale liberté aux députés », sans « feuille de route précise » pour cette mission d’information, a précisé la ministre des solidarités et de la santé. La mission avait été lancée à l’automne, après la réouverture du débat sur l’universalité des allocations familiales.

Le candidat Emmanuel Macron s’était prononcé pour une augmentation du quotient familial car « raboter à la fois les allocations et le quotient a été un problème ».