Un accord contre huit mois de prison. Ahed Tamimi, devenue pour les Palestiniens une icône de la lutte contre l’occupation, a été condamnée mercredi 21 mars à huit mois de prison par un tribunal militaire israélien. Les juges ont accepté un accord de « plaider coupable » conclu un peu plus tôt entre le procureur et la défense de l’adolescente palestinienne au terme d’une affaire qui a suscité une attention internationale.

Dans l’accord avec le procureur, la jeune femme a accepté de plaider coupable pour quatre des douze charges retenues contre elle, dont « agression », « incitation » à la violence et « obstruction » à la mission des soldats, selon son avocate, Me Gaby Lasky. Le temps déjà passé en détention provisoire sera décompté des huit mois de prison, ce qui lui permettra d’être libérée cet été. Elle se voit également infliger une amende de 5 000 shekels (1 166 euros).

Son procès qui avait débuté le 13 février s’est tenu à huis clos, la jeune fille étant mineure, malgré les demandes de la défense, qui souhaitait des audiences publiques. Ahed Tamimi est en détention préventive depuis des mois. « Quand ils ont décidé de maintenir le huis clos, nous avons compris que ce ne serait pas un procès équitable », a fait savoir sa défense pour expliquer les raisons ayant motivé cet accord de « plaider coupable ».

L’armée « continuera à agir pour préserver la sécurité »

L’armée israélienne a réagi au jugement par un communiqué expliquant qu’elle « continuera à agir pour préserver la sécurité » en Cisjordanie et à « faire appliquer la loi contre ceux qui attaquent les soldats israéliens et incitent à la violence ».

Membre d’une famille connue pour sa lutte contre l’occupation israélienne, Ahed Tamimi, 17 ans, est avec sa mère Narimane et sa cousine Nour l’une des protagonistes d’une vidéo tournée le 15 décembre et devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit la jeune Palestinienne, alors âgée de 16 ans, et Nour Tamimi bousculer deux soldats israéliens, puis leur donner des coups de pied et de poing devant la maison familiale à Nabi Saleh, en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de cinquante ans.

Cet incident était survenu en pleine vague de protestation contre la décision unilatérale du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël alors que l’ONU prône une discussion entre Palestiniens et Israéliens pour établir le statut de cette ville disputée.

Mercredi, la mère de l’adolescente a, elle aussi, été condamnée à huit mois de prison et 6 000 shekels (1 400 euros) d’amende, en vertu d’un accord avec le procureur. La cour a aussi approuvé un accord entre le procureur et la cousine d’Ahed Tamimi, Nour. Celle-ci a été condamnée à seize jours de prison – déjà couverts par sa détention préventive – et 2 000 shekels (470 euros) d’amende pour « agression » contre un soldat israélien.

Qui est Ahed Tamimi, l’adolescente devenue une icône de la cause palestinienne ?
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