Nicolas Sarkozy en novembre 2016. / Laurent Cipriani / AP

« Je n’ai jamais trahi la confiance des Français. » Nicolas Sarkozy, mis en examen mercredi des chefs de corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens pour la campagne présidentielle de 2007, a clamé son « indignation », jeudi 22 mars sur TF1.

Se disant « blessé au plus profond de lui-même », il a longuement fustigé l’entourage de l’ancien dictateur libyen Kadhafi, le « sinistre » intermédiaire Ziad Takieddine et le site d’information Mediapart qui avait, en mai 2012, publié un document libyen faisant état d’un financement par la Libye de la campagne de 2007 de M. Sarkozy.

« Ces gens-là, qui sont des assassins, des criminels, des délinquants, ne produisent aucune preuve. »

Nicolas Sarkozy a dénoncé les « calomnies » dont il se dit victime et affirmé avoir « des documents à produire », brandissant un document « signé d’un officier de police judiciaire » pour appuyer son propos. « Je suis accusé par des proches d’un dictateur dont nous avons détruit le régime de terreur », a dénoncé M. Sarkozy.

« Il n’y a pas de preuve matérielle, il n’y a que la haine, la boue, la médiocrité, la calomnie. »

Il a ajouté qu’il n’avait « jamais vu Takieddine depuis 2004 », et dit n’avoir « jamais reçu d’argent de sa part ».

Interdiction de voir Hortefeux, Guéant et Takieddine

« Quel est le candidat qui a jamais vu sa campagne et son financement mis au laser comme moi ? », a interrogé l’ancien président en rappelant qu’il avait été blanchi dans l’affaire Bettencourt. « Je pourfendrai cette bande, je ferai triompher mon honneur et je n’ai pas l’intention de céder un centimètre de terrain à cette bande », a-t-il martelé.

L’ancien chef de l’Etat a été mis en examen mercredi, au terme de quarante-huit heures de garde à vue, et placé sous contrôle judiciaire. Les modalités de ce contrôle lui interdisent notamment de voir Brice Hortefeux, Claude Guéant et Ziad Takieddine.

Interrogé sur les conditions de sa garde à vue à l’Office anticorruption à Nanterre (ouest de Paris), il a assuré qu’« aucun élément nouveau n’a été produit » contre lui lors de ces deux jours et a affirmé avoir répondu aux questions des enquêteurs « sans être jamais à un moment en difficulté ».

Alors qu’une information judiciaire avait été ouverte en avril 2013, M. Sarkozy était entendu pour la première fois dans cette enquête. Sa mise en examen signifie, en droit français, que les magistrats ont contre lui des indices graves et concordants mais ne vaut pas déclaration de culpabilité.