Mobilisation contre la réforme du baccalauréat. Marseille, le 22 mars. / BORIS HORVAT / AFP

La journée de mobilisation sociale de ce jeudi 22 mars ne concerne pas seulement la fonction publique et les transports. Plusieurs lycées et universités sont bloqués ou fermés par les directions d’établissement en raison de la mobilisation étudiante et lycéenne contre la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur et du baccalauréat.

A Paris, le rectorat dénombre 13 établissements scolaires perturbés, situés notamment dans l’Est parisien. Les blocages ont démarré tôt dans la journée et plusieurs étaient encore en cours en milieu de matinée.

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« En 68, c’est parti des facs et des lycées »

Interrogée par l’AFP, une lycéenne de première l’assure : « Le mécontentement est général comme en 68. Et en 68, c’est parti des facs et des lycées, alors on va jouer notre rôle ! »
Devant l’entrée du lycée Arago (12e arrondissement), une dizaine de lycéens ont entassé des barrières de chantier et des banderoles « Arago contre la sélection » et « 1968-2018 ça va vite », a constaté un journaliste de l’AFP.

A quelques encablures de la place de la Nation, le lycée Hélène-Boucher était, lui, partiellement bloqué par des barrières et des poubelles. Réunis devant l’entrée, quelques dizaines de lycéens criaient : « Non, non, non à la sélection. » Une banderole appelle « exilés, expulsés et étudiants » à la « contre-attaque ». Un cortège lycéen et étudiant est parti en fin de matinée de la place de la Nation pour rejoindre celui des cheminots à la gare de l’Est.

Dans le cortège, des lycéens interviewés par Le Monde dénoncent la « sélection sociale » introduite selon eux à l’entrée des études supérieures par la Loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants, promulguée le 8 mars.

Du côté de la mobilisation des enseignants dans les écoles, les collèges et les lycées, le ministère de l’éducation nationale a annoncé un taux de 15,50 % de grévistes chez les professeurs des écoles et de 13,70 % dans le second degré. Les syndicats n’avaient pas encore publié leurs estimations à la mi-journée. Le SNUipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, tablait sur un quart de grévistes en moyenne sur la France.

Annulation de cours et fermetures administratives dans les universités

Côté universités, Paris-I (Panthéon-Sorbonne) a fermé quatre de ses sites pour la journée, en raison de l’appel à la grève des agents publics. Il s’agit d’une mesure « de précaution » car ce sont des sites qui accueillent le public, a indiqué Paris-I. La faculté des lettres de Sorbonne-Universités a de son côté été fermée ce matin, avant de rouvrir en début d’après-midi.

A Lyon aussi, le campus Berges du Rhône a annulé ses cours ce matin.

La direction de l’université Paul-Valéry à Montpellier avait, quant à elle, décidé il y a deux jours de suspendre les cours jusqu’à lundi 26. En début d’après-midi, une nouvelle assemblée générale était organisée dans un des amphithéâtres de la fac de droit pour réfléchir à la suite du mouvement.

A Lille, l’entrée de Sciences-Po Lille était complètement bloquée, avec des barrières et des poubelles, a constaté un journaliste de l’AFP. « Le blocage a débuté vers 6 heures, personne n’est rentré, ça restera bloqué toute la journée », selon Aurélien Le Coq, étudiant et l’un des porte-parole du mouvement.

L’UNEF, deuxième syndicat étudiant, et plusieurs organisations lycéennes ont appelé à se joindre à la mobilisation, en soutien au service public, mais aussi pour réclamer le retrait de la loi sur les nouvelles modalités d’accès à l’université et du projet de réforme du bac.