Des forces de l’ordre devant le supermarché pris d’assaut. / LA VIE A TREBES / via REUTERS

Un officier qui « a sauvé des vies et fait honneur à son arme et notre pays ». C’est en ces termes qu’Emmanuel Macron a évoqué, vendredi 23 mars, le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, qui s’est distingué en se livrant en échange des clients du Super U de Trèbes (Aude) pris en otages. L’officier de 45 ans « lutte actuellement contre la mort », selon M. Macron, après que l’assaillant l’a blessé par balle.

Alors que l’assaillant venait d’abattre deux personnes dans un supermarché de la région de Carcassonne, « au péril de sa vie », il « a fait le choix de prendre la place des otages retenus à l’intérieur du supermarché », a expliqué le procureur de la République de Paris, François Molins, lors d’une conférence de presse.

Le gendarme « avait laissé son téléphone ouvert sur la table (…) et c’est lorsque nous avons entendu les coups de feu que le GIGN est intervenu », et a abattu l’auteur de l’attaque, qui se réclamait de l’organisation Etat islamique, avait auparavant détaillé à la presse le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb. « Un acte d’héroïsme comme en sont coutumiers les gendarmes, les policiers qui s’engagent au service de la Nation », a conclu le ministre.

Trèbes : l’assaillant est « passé à l’acte brusquement » sans « radicalisation » apparente, explique Gérard Collomb
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Participant à un exercice simulant une tuerie de masse

Quelques instants plus tard, en sortant de l’hôpital où se trouve le gendarme, il a ajouté que son acte « mérite la reconnaissance de la Nation ».

Nommé officier adjoint au commandement du groupement de gendarmerie de l’Aude en 2017, Arnaud Beltrame a été commandant de la compagnie d’Avranches (Manche) jusqu’en 2014, avant de devenir conseiller auprès du secrétaire général du ministère de l’écologie. Il a accédé au rang de lieutenant-colonel en 2016.

L’officier, marié sans enfant, est décoré de l’ordre national du Mérite.

Fait prémonitoire, en décembre 2017, il avait participé à un exercice simulant une tuerie de masse dans un supermarché de la région, selon le quotidien régional La Dépêche du Midi, qui l’avait suivi ce jour-là. Les forces de l’ordre procèdent régulièrement à ce type d’entraînement pour améliorer leur mode d’intervention en cas d’attentat.