Facebook s’est offert une pleine page de publicité dimanche dans la presse britannique et américaine pour présenter de nouveau ses excuses, et les « regrets » de son patron, Mark Zuckerberg. / Jenny Kane / AP

Les nuages s’amoncellent au-dessus de Facebook. Les excuses tardives et les promesses du patron Mark Zuckerberg, la semaine dernière, n’ont pas éteint la polémique autour de l’utilisation indue de données personnelles de millions d’utilisateurs par la firme britannique Cambridge Analytica.

Le bureau de protection des consommateurs de la Federal Trade Commission (FTC, l’agence fédérale américaine du Commerce) a confirmé, lundi 26 mars, enquêter sur l’utilisation par Facebook des données personnelles de ses abonnés. Dans un communiqué, Tom Pahl, le directeur par intérim du régulateur américain du commerce, s’explique :

« La FTC prend très au sérieux les récentes informations de presse qui soulèvent des interrogations substantielles sur les pratiques de Facebook en matière de protection des données. La FTC confirme qu’elle a ouvert une enquête (…) sur ces pratiques. »

Le réseau social est sur la sellette depuis que l’hebdomadaire britannique The Observer et le New York Times ont révélé que le cabinet d’études londonien Cambridge Analytica, très impliqué dans la campagne électorale de Donald Trump en 2016, avait siphonné les données de 50 millions d’utilisateurs de Facebook.

Le rapport en Facebook et Cambridge Analytica

L’enquête de la FTC vise à déterminer si Facebook a autorisé Cambridge Analytica à recevoir certaines données d’utilisateurs en violation de ses règles, supposait mardi l’agence Bloomberg, en citant une source au fait du dossier.

A Wall Street, le titre Facebook a rechuté de 4,08 % à 152,88 dollars vers 16 h 55 sur le Nasdaq, effaçant ses gains du début de séance. Depuis lundi dernier, le cours du réseau social a chuté de 18,6 %. Il évolue désormais au plus bas depuis huit mois.

Outre le régulateur américain du commerce, des cabinets d’avocats américains ont annoncé avoir déposé des plaintes et recours en nom collectif (class action), et une campagne d’appels à se désabonner (#deletefacebook) a été lancée. Les procureurs de New York et du Massachusetts ont eux aussi lancé une enquête.

Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a invité mardi le patron du réseau social, Mark Zuckerberg, à venir s’expliquer devant les eurodéputés, qui ont l’intention de mener une enquête sur cette « violation inacceptable des droits à la confidentialité des données ».

Embourbé dans ce scandale, Facebook s’est offert une pleine page de publicité dimanche dans la presse britannique et américaine pour présenter de nouveau ses excuses, et les « regrets » de son patron.