HOP a décidé de saisir la balle au bond. Alors que le fabricant d’imprimantes Epson, soupçonné de pratiquer l’obsolescence programmée, a commencé à esquisser sa ligne de défense, l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) estime que les arguments avancés ne tiennent pas la route.

HOP a déposé plainte en septembre 2017 contre le fabricant japonais, l’accusant de réduire volontairement la durée de vie de ses cartouches d’encre : celles-ci sont déclarées vides par la machine – bloquant par là même l’appareil –, alors qu’elles contiendraient encore de 20 % à 50 % d’encre. A la suite de cette plainte, le tribunal de Nanterre a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire.

Pour sa défense, Epson explique que l’encre conservée dans la cartouche doit préserver la tête d’impression par laquelle l’encre est projetée : si de l’air s’y introduit, la pièce peut être endommagée. Mais selon HOP, qui a procédé à ses propres tests, les premières dégradations n’interviendraient qu’après une quinzaine d’« impressions » avec des cartouches complètement vides, explique Me Emile Meunier, avocat de l’association. Alors pourquoi gâcher une telle proportion d’encre dans les cartouches ?

Information méconnue

Epson admet également que ses imprimantes sont bloquées quand le tampon absorbeur – qui recueille les projections d’encre – est déclaré plein, mais rétorque que le remplacement de la pièce est gratuit sur les modèles où celui-ci n’est pas amovible par le client. Même si c’est bien le cas, HOP estime que cette information est méconnue de la plupart des consommateurs, et également des réparateurs qu’elle a pu consulter.

HOP a déjà pu développer ses arguments devant la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) chargée de cette enquête, qui est appelée à durer encore des mois. Le délit d’obsolescence programmée est passible depuis son inscription en juillet 2015 dans le code de la consommation d’une peine de prison de deux ans et de 300 000 euros d’amende.