A Trèbes dans l'Aude, le 24 mars 2018, aulendemain de l'attentat au Super U par le terroriste Radouane Lakdim. / ULRICH LEBEUF /M.Y.O.P pour Le Monde

L’enquête judiciaire se poursuit cinq jours après les attaques terroristes qui ont causé la mort de quatre personnes à Trèbes et Carcassonne (Aude) vendredi 23 mars. Marine P., compagne du terroriste Radouane Lakdim, a été mise en examen dans la soirée de mardi. Voici ce que l’on sait d’elle pour le moment.

  • « Fichée S » mais « sans antécédent judiciaire »

Comme son compagnon, Marine P. faisait l’objet d’une fiche « S » et était suivie par les renseignements en raison de sa « fréquentation des milieux islamistes radicaux », selon une source proche de l’enquête.

« Sans antécédent judiciaire », la jeune fille née en novembre 1999 à Carcassonne s’est convertie à l’islam à 16 ans. Elle « présente tous les signes d’une radicalisation », a déclaré lundi soir lors d’une conférence de presse le procureur de la République de Paris, François Molins.

Quelques heures après que Radouane Lakdim a été abattu par les forces de l’ordre, elle a été placée en garde à vue vendredi vers 19 heures. Le procureur a précisé qu’elle avait crié « Allahou Akbar » au moment de son interpellation.

  • Mise en examen

A l’issue de sa garde à vue, elle a été mise en examen mardi soir pour association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes, conformément aux réquisitions du parquet.

La femme de 18 ans a été incarcérée dans l’attente d’un débat différé sur son placement en détention provisoire.

  • Conteste tout lien avec les attaques

« Elle conteste toujours avoir été associée au projet, a confié une source proche de l’enquête. Mais, quand on évoque les faits, elle n’exprime pas un sentiment d’indignation. »

Plusieurs éléments intriguent les enquêteurs : elle avait cessé tout contact téléphonique avec Radouane Lakdim à la fin de janvier, sans faire état d’aucune rupture. Mais les enquêteurs pensent que les échanges pourraient s’être poursuivis grâce à une messagerie sécurisée.

Elle a par ailleurs posté, le matin de l’attaque à 5 heures, « une sourate promettant l’enfer aux mécréants ».

Une relation « très discrète »

La relation entre Marine P. et Radouane Lakdim restait « très discrète (…) parce que seul l’homme avec qui on va se marier vient chez les parents », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) sa sœur aînée, qui souhaite garder l’anonymat.

La jeune femme habite toujours chez ses parents, dans un logement social d’une résidence située aux confins de Carcassonne. « Elle n’est jamais allée chez lui, il n’est jamais venu ici », a résumé sa sœur, qui avait simplement « connaissance » de l’existence de l’idylle.