Un local utilisé par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a été saccagé, et ses murs recouverts d’inscriptions à caractère antisémite, sur le site Tolbiac de l’université Paris-I, a annoncé le président de l’UEJF, Sacha Ghozlan, qui a constaté les dégâts, mercredi 28 mars, vers 13 heures. Une vidéo diffusée sur le compte Twitter de l’association montre une armoire éventrée, et des inscriptions telles qu’« A mort Israël », « vive Arafat » ou « local sioniste raciste anti-goy » et « Palestine vaincra », ainsi que des aplats de peinture noire : « visiblement d’autres tags ont été effacés, avant la découverte des locaux, avec la même peinture, sans que l’on sache s’il s’agissait des mêmes messages que ceux laissés visibles, ou bien d’autres inscriptions », précise au Monde M. Ghozlan.

Les faits se sont probablement produits dans la matinée, selon lui, alors que le centre Tolbiac-Pierre-Mendès-France de Paris-I est occupé depuis plusieurs jours par des étudiants demandant le retrait de la loi orientation et réussite des étudiants (ORE), qui réforme l’accès à l’université, et la loi asile-immigration.

Journée de deuil national, avant la marche blanche pour Mireille Knoll

A Tolbiac, « cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu d’actes aussi éclatants ou forts d’antisémitisme. Mais dans les universités, la haine d’Israël sert bien souvent de prétexte pour s’en prendre aux étudiants juifs », ajoute Sacha Ghozlan, citant l’annulation récente d’un festival culturel sur Israël à l’université de Lille. Il souligne aussi que la dégradation du local « intervient le jour de la marche blanche pour Mireille Knoll, ce qui n’est pas anodin ». La manifestation doit rendre hommage à cette octogénaire juive, survivante de la rafle du Vél’ d’Hiv, assassinée dans son appartement. Le président de l’UEJF a aussi déclaré :

« Je demande au président de l’université d’agir rapidement pour mettre fin au blocus et mettre tout en œuvre pour identifier les auteurs de ce saccage d’un local d’étudiants juifs parce qu’ils sont juifs. »

Dans un communiqué, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a condamné « avec la plus grande fermeté ces dégradations honteuses », à « caractère antisémite ». « En cette journée de deuil national et à quelques heures de la marche blanche en hommage à Mireille Knoll, il est plus que jamais nécessaire de replacer au cœur de notre société les valeurs fondamentales de respect, de solidarité et de fraternité », a-t-elle ajouté.

Sacha Ghozlan a affirmé qu’il allait « déposer plainte au commissariat ». Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié (FSJU) – qui soutient l’UEJF –, s’est dit « extrêmement choqué par cet acte lâche qui apparaît à un moment compliqué pour la nation et les Français juifs ». Le chancelier des universités de l’académie de Paris, Gilles Pécout, a réagi également sur Twitter, prévenant que « ces actes seront instruits avec la sévérité qui s’impose ».