Des militaires américains à proximité de Manbij, le 29 mars. | Hussein Malla / AP

Deux membres de la coalition internationale antidjihadiste en Syrie, un Américain et un Britannique, ont été tués et cinq personnes ont été blessées dans l’explosion d’un engin artisanal à Manbij, dans le nord du pays, a-t-on appris vendredi de sources officielles.

Cette attaque à Manbij, où sont déployés des soldats américains, est survenue jeudi soir, le jour même où le président Donald Trump annonçait que les Etats-Unis allaient partir de Syrie « très vite ».

« Deux membres de la coalition ont été tués et cinq blessés dans l’explosion d’un engin improvisé en Syrie » jeudi soir, a indiqué la coalition sous commandement américain dans un communiqué. Le ministère britannique de la défense a ensuite révélé la nationalité du second soldat tué. Aucun groupe n’a dans l’immédiat revendiqué la responsabilité de l’attaque.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a précisé que l’engin avait visé un convoi de véhicules à Manbij et que quatre membres du conseil municipal avaient aussi été blessés dans l’explosion.

Tension autour de Manbij

Ancien fief djihadiste et carrefour clé ayant longtemps permis le transit d’hommes, d’armes et d’argent entre la Turquie et les zones sous contrôle djihadiste en Syrie, Manbij a été reprise en 2016 par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) et soutenues par la coalition internationale. Cette cité de la province d’Alep (nord), située à une trentaine de kilomètres de la frontière turque, risque de devenir la prochaine grande poudrière du conflit syrien.

Les Kurdes syriens sont depuis janvier la cible d’une offensive turque dans le nord de la Syrie. Après la prise d’Afrin, la Turquie menace d’étendre son offensive, notamment vers Manbij. Jeudi, des responsables kurdes syriens ont déclaré, après avoir été reçus à Paris, que la France allait envoyer « de nouvelles troupes » à Manbij.

Mais le président français Emmanuel Macron a précisé vendredi qu’il ne prévoyait pas de nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale.

La France participe depuis septembre 2014 à cette coalition conduite par les Etats-Unis qui mène essentiellement des frappes aériennes contre les positions du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. La coalition intervient en Syrie aux côtés des FDS, très actives dans la reconquête des territoires occupés par l’EI, notamment l’ancienne capitale autoproclamée des djihadistes à Rakka. 

Mais les YPG sont considérés par Ankara comme liés au Parti des travailleurs du Kurdistan, classé comme une organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.