Place de la Concorde, des associations de défense de l’environnement ont posé des masques sur les statues, samedi 31 mars, à Paris. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Des masques protecteurs ont été apposés samedi 31 mars devant la bouche de statues en France afin de dénoncer l’inaction des pouvoirs publics contre la pollution de l’air. Des militants ont mené cette action symbolique à Paris, comme sur la place de la Concorde, et dans de multiples autres villes.

A Strasbourg, par exemple, une dizaine de personnes ont installé des masques sur Les Quatre Hommes, ensemble de statues érigées au bout de l’avenue des Vosges, « une artère symbolique de la pollution de l’air », a expliqué Marie Fabre, cofondatrice de Zéro déchet Strasbourg. « Respirer tue », « Nous n’en poumons plus », « Incinératueur », disaient leurs pancartes.

Ces associations, dont France nature environnement, Alternatiba ANV-COP 21, Greenpeace ou la Fédération des usagers de la bicyclette, ont réclamé dans un communiqué « une politique de transports sans enfumage ».

« Les collectivités locales doivent urgemment redresser la barre », et « le gouvernement doit rectifier le tir avec la future loi sur les transports. »

L’action coïncidait avec le dernier jour prévu par le Conseil d’Etat pour la remise à la Commission européenne du plan du gouvernement contre la pollution atmosphérique. La France est, avec huit autres pays de l’Union, menacée d’être renvoyée devant la justice européenne en raison de ses manquements.

9 millions de morts dans le monde

Dans son rapport 2017 sur la qualité de l’air, publié le 11 octobre, l’Agence européenne pour l’environnement estimait que la pollution de l’air était à l’origine de plus de 500 000 morts prématurées (avant 65 ans) en Europe par an. Une étude publiée vendredi 20 octobre dans la très respectée revue médicale The Lancet porte ce nombre macabre à 6,5 millions à l’échelle de la planète pour la seule année 2015 et à un total estimé à 9 millions en ajoutant les morts liées à la pollution de l’eau et des sols (1,8 million) et en milieu professionnel (0,8 million).

Neuf millions, cela représente un décès sur six dans le monde (16 %), relève l’étude qui, pour bien faire prendre la mesure de la gravité de la situation, note que c’est « trois fois plus que les morts combinées du sida, de la tuberculose et du paludisme ».