Après la mobilisation du 22 mars, de nouvelles grèves vont avoir lieu à partir de mardi 3 avril. / BORIS HORVAT / AFP

Le train, l’avion, la collecte de déchets ou encore l’énergie… De nombreux secteurs seront touchés par un mouvement de grève à partir de mardi 3 avril.

Les griefs sont nombreux pour chaque catégorie : réforme de la SNCF pour les cheminots ; demandes d’augmentation des salaires à Air France ; revendication d’un « service public national » des déchets pour les éboueurs.

Tour d’horizon des mouvements sociaux des prochains jours.

  • Début de la grève à la SNCF

Le mardi 3 avril marque le coup d’envoi du mouvement des cheminots contre la réforme de la SNCF voulue par le gouvernement. Les protestataires commencent dès lundi soir une grève qui se déroulera au rythme de « deux jours sur cinq » pendant trois mois.

Le premier préavis de grève déposé par la CGT, l’UNSA et la CFDT court du 2 avril à 19 heures au 5 avril à 8 heures. De son côté, SUD-Rail appelle à une grève illimitée reconductible par vingt-quatre heures, à partir de lundi 20 heures.

Si la SNCF anticipe un trafic « normal » lundi soir, il sera « très perturbé » à partir de mardi, a assuré la direction dimanche soir. Un TGV sur huit sera en circulation en moyenne et, en régions, un TER et un Transilien sur cinq en moyenne.

Après les arrêts de travail du 22 mars, qui ont mobilisé 35,4 % de grévistes à la SNCF, les cheminots prévoient un conflit de longue haleine selon ce mode « innovant ». En tout, le mouvement voulu par les syndicats s’étalera sur trente-six jours, soit jusqu’au 28 juin.

Invité de France Inter vendredi, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, a exprimé son mécontentement face à ce mouvement :

« La grève va beaucoup perturber la vie des Français, je le regrette. (…) Il faut que chacun prenne ses précautions. »

M. Pepy a évoqué les hypothèses d’« un train sur cinq ou un sur huit » circulant pendant la grève comme « une fourchette possible », rappelant que certains syndicats évoquaient même un train sur dix. « On ne pourra pas, dans ces conditions, transporter la totalité des voyageurs », a-t-il prévenu.

Le calendrier des jours de grève prévus à la SNCF. / DR

  • Quatrième journée de grève à Air France

L’intersyndicale d’Air France a appelé le personnel de la compagnie aérienne à faire grève de nouveau mardi. Ce sera le quatrième jour de grève en cinq semaines, après les 22 février, 23 mars et 30 mars. Elle a par ailleurs prévu deux nouvelles journées d’arrêt de travail les 10 et 11 avril.

En cas de vol annulé, Air France assure qu’elle préviendra personnellement les clients la veille de leur départ par SMS ou courriel. La compagnie devrait également tenir à jour les informations sur les vols disponibles sur son site.

Onze syndicats exigent une augmentation générale de 6 %, jugeant trop faible celle de 1 % programmée dans l’année. Les pilotes réclament, en outre, une revalorisation de certaines annexes de rémunération, portant le total de leur augmentation à 10,7 %. Jeudi, les discussions avec la direction avaient tourné court, les syndicats dénonçant un « manque d’écoute ».

« Nous avons quitté la salle de négociations, la direction refusant ne serait-ce que d’écouter nos demandes », a fait savoir jeudi matin Grégoire Aplincourt, président du SPAF (2e syndicat de pilotes).

  • Les éboueurs pour un « service public national »

Les fédérations CGT des transports et des services publics ont lancé un appel commun à la grève dans l’ensemble de la filière déchets à partir de mardi. Ce mouvement était prévu de longue date pour revendiquer la création d’un « service public national » des déchets, et donc un « statut unique public » pour les travailleurs de la filière.

Objectif : la « reconnaissance de la pénibilité » dans ce secteur, en élargissant à l’ensemble des salariés la possibilité d’un départ anticipé.

Ripeurs au travail dans le centre de Paris, en 2016. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

« Du balayeur à la collecte, au centre de tri, à l’incinérateur », tous les salariés de la filière, qu’ils travaillent dans le public ou le privé, sont appelés à faire grève, a souligné Sébastien Cravero, animateur du collectif Filière collecte et traitement des déchets à la fédération CGT des services publics (territoriaux), lors d’une conférence de presse.

Le mouvement, aboutissement d’un travail mené « depuis un an » entre les deux fédérations, devrait toucher notamment Paris et la région parisienne, celle de Marseille, Montpellier, ainsi que l’Est et le Nord, a précisé Fabrice Michaud, secrétaire général de la fédération CGT des transports.

  • Electriciens et gaziers appelés à trois mois de grève

La Fédération nationale des mines et de l’énergie de la CGT a également appelé, à partir de mardi, les électriciens et les gaziers à un mouvement de protestation qui pourrait s’étendre jusqu’au 28 juin.

Outre « l’organisation d’un nouveau service public de l’électricité et du gaz qui réponde à l’intérêt général », le syndicat réclame un « bilan de la déréglementation du secteur de l’énergie », « la fin de la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz » et « un statut de l’énergéticien pour l’ensemble des salariés qui travaillent » dans le secteur.

Le syndicat compte notamment « faire pression sur les acteurs économiques » en imposant des baisses de charges dans les centrales nucléaires, en faisant des coupures ciblées visant des entreprises ou encore en passant en heures creuses certains territoires.