Des Indiens membres des castes les plus basses du pays manifestent à New Delhi, le 2 avril. / SAJJAD HUSSAIN / AFP

Au moins quatre personnes ont perdu la vie lundi 2 avril dans d’importantes manifestations de membres de basses castes à travers le nord de l’Inde, ont annoncé les autorités locales. Ces rassemblements ont lieu en réaction à une décision de la Cour suprême du pays ; celle-ci a annulé le mois dernier l’arrestation automatique de suspects de discriminations ou violences contre les castes et tribus dites « répertoriées », considérées comme les plus défavorisées socialement. Selon la Cour, la loi pouvait être utilisée abusivement.

En réaction, plusieurs organisations de dalits (autrefois appelés « intouchables »), population de 200 millions de personnes sur le 1,25 milliard que compte le pays, ont appelé à un blocage général. Selon eux, l’assouplissement de la loi pourrait favoriser les exactions contre leur classe.

Discriminations de castes : interdite en théorie

Carte de situation du nord de l'Inde

Des heurts avec la police, des attaques de bus, de bâtiments publics et des blocages d’axes routiers ou ferroviaires étaient recensés dans un chapelet d’Etats du nord du pays, du Pendjab au Bihar en passant par le Rajasthan.

L’Etat du Madhya Pradesh (centre) était l’un des plus touchés par le mouvement. Quatre personnes y ont été tuées, selon Rishi Kumar Shukla, un haut responsable de la police de l’Etat, qui n’a pas précisé les circonstances des morts.

Dans la ville de Meerut, située non loin de New Delhi, les émeutiers ont brûlé un commissariat de police selon les médias locaux. Des jets de pierres ont ciblé les forces de l’ordre. Dans un autre district de l’Uttar Pradesh, plusieurs bus publics ont été incendiés sans faire de blessés, selon la police.

Bien que la discrimination liée à la caste soit interdite par la Constitution du pays, elle reste une réalité pour les dizaines de millions de dalits indiens qui sont régulièrement l’objet de violences. La semaine dernière, un jeune fermier dalit du Gujarat (ouest) a ainsi été battu à mort car il était propriétaire d’un cheval, animal vu comme un symbole de pouvoir et de richesse.